La plupart des blessés ont quitté les hôpitaux après des soins légers. 48 heures après le séisme qui a frappé de plein fouet le village de Lallam dans la commune de Tamright, l'assistance des habitants rescapés se poursuivait toujours hier. Le recensement des personnes sinistrées étant achevé et les tentes installées, avons-nous constaté hier. Les éléments de la Protection civile et les médecins de la DAS sont toujours sur place pour la prise en charge des sinistrés. Les pompiers s'affairaient à installer les tentes et répartir les dons alimentaires, et les psychiatres dépêchés par la DAS assuraient la prise en charge psychologique des rescapés. Hier, la plupart des blessés ont quitté les hôpitaux après des soins légers. Les équipes médicales spécialisées sont toujours sur les lieux. On a appris que 8 blessés, dont deux opérés, sont toujours gardés en observation. Ils peuvent cependant quitter l'hôpital au cours de la journée. Des centaines de tentes, des milliers de couvertures, des centaines de lits de camp et plusieurs tonnes de denrées alimentaires ont été acheminés vers le lieu du sinistre, provenant des différentes régions du pays, des autorités et des citoyens de la région. L'élan de solidarité qui caractérise la région de Kabylie était à l'honneur, avons-nous constaté. Les autorités, dont le wali et les trois ministres, venus sur place à peine 10 heures après la catastrophe, ont touché du doigt la réalité de la situation de cette région. Une région qui n'est pas à sa première souffrance, puisque le terrorisme l'avait affectée gravement. En 1996, cinq femmes qui travaillaient aux champs, ont été assassinées par le GIA. Une bombe avait failli faire un massacre parmi les collégiens. Le kidnapping des employés de l'APC était l'autre élément illustrant la souffrance des habitants de cette région enclavée. Les habitants des villages les plus reculés ont récemment marqué leur mécontentement devant l'absence de prise en charge de leurs préoccupations. Des préoccupations multiples que l'on peut constater de visu. En attendant le bilan des services techniques qui sont à pied d'oeuvre pour recenser les bâtisses endommagées, on apprend auprès des services de la direction de l'éducation que l'ancienne école du village Lallam sera reconstruite totalement. Les écoliers poursuivront leur année scolaire dans les six salles du CEM réquisitionnées à cet effet. L'autre école qui a subi de simples fissures restera opérationnelle. Elle n'a besoin en fait que de retouches à l'image du CEM du chef-lieu. Ce sont là les premières mesures déclarées en attendant un rapport complet sur la situation dans les prochains jours. L'APW de Béjaïa, dont la session ordinaire s'ouvrira ce samedi, abordera, à coup sûr, le séisme. Mais d'ores et déjà, la forte présence de l'Etat a été saluée unanimement. Elle démontre en fait tout l'intérêt qu'accordent les pouvoirs publics à cette région, et pour reprendre un commentaire d'un habitant: «Cette catastrophe sera peut-être le déclic pour une relance véritable de la prise en charge des insuffisances toutes aussi criantes les unes que les autres».