Enfin! Les enfants renoueront, ce matin, avec les joies de l'école. Après huit mois de «vacances» forcées suite à la pandémie de coronavirus, ce sont les élèves du cycle primaire qui donneront le coup de starter de cette rentrée qui se fera en plusieurs étapes. Les élèves du moyen et du secondaire sont, eux, programmés pour le 4 novembre prochain. Une reprise qui permettra à ces bambins de retrouver une vie... presque normale. En effet, cette rentrée des plus spéciales se fera sous le signe du coronavirus. Les jeunes écoliers devront apprendre à vivre avec ce virus, dont personne ne sait quand il disparaîtra. Ils seront soumis à un protocole sanitaire strict, afin d'éviter d'être contaminés par cet ennemi invisible. La bavette, le gel et le lavage fréquent des mains feront désormais partie de leur quotidien scolaire. Tout comme le respect de la distance sociale, chose qui est plus que difficile pour des bambins ravis de retrouver leurs camarades et les jeux de groupe. Mais la situation impose cette nouvelle façon de vivre. La principale «mission» des enseignants sera d'apprendre à ces enfants l'importance du respect de ces gestes barrières. C'est, d'ailleurs, pourquoi le premier cours de la rentrée, à travers tout le territoire national, est consacré à ce virus qui a perturbé la planète entière. La majorité des écoles compte même «réserver» toute la première semaine de la reprise à l'éducation face au Covid-19, ainsi qu'à l'apprentissage du nouveau protocole sanitaire. Ce dernier aura l'avantage de réduire le nombre d'élèves par classes, qui étudieront par groupes restreints ne dépassant pas, en principe, les 20 élèves par classe. Un mal pour un bien puisque le Covid-19 vient «régler» le grand problème de la surcharge des classes. Néanmoins, les parents ne le voient pas de cet oeil. Eux qui militent, depuis plusieurs mois pour une reprise des cours, ont fait un virage à 360° ces derniers jours. Ils réclament, ni plus ni moins, un nouveau report de cette rentrée. Cela à cause de la recrudescence que connaît la pandémie ces derniers temps dans le pays. Le nombre de cas est en hausse, les citoyens respectent de moins en moins les mesures barrières. Ce qui laisse craindre une seconde vague de la pandémie. Mais ce sont les chiffres des contaminations au niveau des écoles tunisiennes qui ont provoqué la peur des parents. Ils craignent de voir le même scénario se répéter chez nous. Surtout que c'est la même chose à travers le reste du monde. La seconde vague en Europe aurait été accentuée par le mauvais temps et l'ouverture des écoles. Beaucoup de pays, à l'instar de la Belgique, ont refermé leurs écoles à cause du nombre important des contaminations. Les autorités tentent de rassurer les parents sur le fait qu'aucun risque inutile ne sera pris. Le coup de starter de cette rentrée sera même donné symboliquement à Batna, une wilaya qu'on avait cru en voie d'extinction, il y a quelques mois à cause de la montée en puissance de l'épidémie qui l'avait frappée. «Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, effectuera mercredi (aujourd'hui, ndlr) une visite de travail dans la wilaya de Batna», a indiqué, hier, un communiqué des services du Premier ministre. «Accompagné d'une délégation ministérielle, Djerad donnera le coup d'envoi de la rentrée scolaire 2020-2021 et inspectera quelques projets de développement à caractère socio-économique», précise la même source. Un déplacement ministériel qui se veut donc des plus rassurants pour les parents qui craignent pour la santé de leurs bambins. Toutefois, y a-t-il vraiment matière à s'inquiéter? Depuis le début de cette crise, les Hautes autorités ont mis la santé des citoyens en priorité avant toute autre considération. L'exemple le plus concret est la fermeture de l'espace aérien qui dure depuis le mois de mars dernier, engendrant des centaines de millions de dollars de pertes au pays. La compagnie aérienne nationale est, elle, au bord de l'asphyxie. Malgré cela et les pressions internationales, le président de la République refuse toujours d'ouvrir les frontières. Affirmant que tant qu'il y aura danger sur la santé des Algériens, les choses ne bougeront pas! C'est dans la même logique que la rentrée n'a pas été effectuée jusqu'à aujourd'hui. Les autorités ont refusé de prendre le risque alors que le monde disait encore que le virus ne touchait pas aux enfants. Cette reprise se fera même par étape pour se donner le temps de voir la situation sur le terrain. Elle est même en sursis puisque le président Tebboune a donné le pouvoir au Comité scientifique de suivi de cette pandémie de suspendre à tout moment l'année scolaire, s'il le jugeait nécessaire. Il est donc difficile de penser que si un risque subsistait, cette rentrée serait été maintenue. La situation semble donc encore être maîtrisable. Même si le risque subsiste, mais il faut bien que ces enfants retrouvent le chemin de l'école...