L'affaire du Sahara occidental a été, jeudi, au menu des discussions entre les chefs d'Etat algérien et sud-africain. Au terme d'une journée de visite de ce dernier à Alger, les présidents Bouteflika et Mbeki ont réitéré leur position de principe sur le problème de décolonisation en Afrique. Dans un communiqué de presse rendu public, les deux hommes ont, en effet, indiqué que la “satisfaction du droit à l'autodétermination” du peuple sahraoui demeure “l'élément clé de toute solution” au conflit de “décolonisation” d'un “territoire non autonome”. Aussi ont-ils appelé à la “résolution rapide” du dossier sahraoui, à travers la tenue d'un référendum d'autodétermination, et ce, dans le cadre de “la légalité internationale”. L'intervention des deux chefs d'Etat intervient à l'approche de la réunion, à la fin avril-début mai, du Conseil de sécurité des Nations unies, dont l'Algérie est nouvellement membre non permanent. Elle vient rappeler que la question de l'ancienne colonie espagnole, prise en charge par l'organisation onusienne depuis les années 1960, attend toujours son référendum d'autodétermination. La sortie du président Bouteflika et de son homologue sud-africain survient la veille de la fin de la visite du roi du Maroc dans les territoires occupés du Sahara occidental. Cette visite, la 3e de Mohammed VI depuis son accession au trône, se veut, semble-t-il, une réponse à la célébration, dans une partie des territoires sahraouis libérés, du 30e anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Dix mois après l'explosion de l'Intifadha sahraouie, le déplacement du roi marocain est dénoncé par les populations et les activistes sahraouis des territoires occupés, ainsi que par les dirigeants de la RASD et les responsables du Front Polisario. Avril 2006 semble déterminant pour l'avenir de la question sahraouie. En octobre dernier, le Conseil de sécurité a décidé de proroger le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental), en réaffirmant sa volonté d'aider les parties à parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Alors que l'ONU est invitée à mettre en application particulièrement son dernier plan de paix, adopté à l'unanimité en juillet 2003 et connu sous le nom de “Plan Baker”, le Maroc a décidé de soumettre prochainement des propositions d'autonomie du territoire non autonome, toujours sous la souveraineté de l'Espagne, en sa qualité d'ancienne puissance administrante. H. Ameyar