Le sud du pays se taillera la part du lion du nouveau découpage. Après le mouvement partiel opéré récemment par le chef de l'Etat dans le corps des walis, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a annoncé, hier à partir de Tissemsilt, qu'un mouvement similaire interviendra au courant de cet été. Ce n'est pas tout, puisque Nouredine Yazid Zerhouni a tenu à préciser que ce mouvement touchera les chefs d'exécutif de wilaya nommés à ces postes depuis 4 ou 5 années, précisant que ces mouvements sont opérés pour «assurer la stabilité et renforcer le processus de développement local». La démarche du gouvernement entre dans le cadre de la nouvelle organisation territoriale tendant à rapprocher encore davantage l'administration des administrés. D'autant plus qu'il s'agit, ajoute le ministre, d'une démarche «minutieusement» élaborée pour appliquer le programme du président de la République, basée sur la mobilisation de toutes les structures administratives et des élus. «Le but étant de concrétiser sur le terrain ce programme présidentiel ambitieux», a-t-il ajouté. Cependant, pour parvenir à concrétiser ce programme, plusieurs mesures doivent être mises en oeuvre en matière d'organisation administrative. Il s'agit non seulement de décentraliser les services, à même de permettre un meilleur accès au citoyen, mais surtout, à la lumière des nouveaux codes communal et de wilaya, qui seront bientôt examinés par le Parlement, de donner plus de prérogatives aux assemblées élues, de sorte à ce que l'administration centrale délègue certaines de ses prérogatives aux collectivités locales, tout en les gardant dans son giron. C'est dans ce sillage que s'inscrit le nouveau découpage administratif que le gouvernement compte mettre en oeuvre dans les tout prochains mois. En effet, après la thèse des sept régions chapeautées par de super walis, nous apprenons de sources concordantes que pas moins d'une quinzaine de nouvelles wilayas seront créées. Cette opération d'envergure, qui, dit-on entre dans le cadre du rapport Sbih sur la refonte des structures de l'Etat, toucherait les régions où les populations sont mal représentées et où les structures administratives sont quasi inexistantes. Quand un citoyen parcourt des centaines de kilomètres pour se faire délivrer un document d'état civil ou pour travailler, c'est toute la problématique de la proximité qui est posée. Ces sit-in récurrents devant les sièges des APC, dénotent le fossé qui ne cesse de s'élargir entre les administrés et leur administration. Pour pallier cette situation, une nouvelle organisation administrative s'impose. La création de nouvelles wilayas s'est avérée être la solution idoine. Conçu par zones géographiques, Nord, Hauts-Plateaux et sud, la répartition des nouvelles wilayas prend en considération plusieurs facteurs objectifs, à commencer par la densité de la population, la superficie et les potentialités économiques. Dans la région centre par exemple, plusieurs daïras seraient des chefs-lieux de wilaya, comme Berrouaghia (Médéa) Azazga (Tizi Ouzou) et Akbou (Béjaïa). A l'ouest nos sources avancent les noms de Maghnia (Tlemcen) et Telagh (Sidi Bel Abbès). Dans la région des Hauts-Plateaux, on parle avec insistance de Aïn Azel et Bougaâ, Aïn Oussara (Djelfa). Dans la région est du pays, pas moins de deux wilayas, à savoir Barika (Batna) et El Milia (Jijel) et Collo (Skikda) seraient créées, ajoutent nos sources. Par ailleurs, et en raison de sa vaste superficie, puisqu'elle représente les deux tiers de la superficie de l'Algérie, le sud du pays se taillera la part du lion de ce nouveau découpage. En effet, une dizaine de nouvelles wilayas seraient envisagées. Il s'agit de In Guezzam, In Salah, Djanet, Timimoun, Touggourt, et El Goléa. Il convient de rappeler que le débat autour de la création de nouvelles wilayas qui serviront à «désengorger» celles déjà existantes, n'est pas nouveau. D'ailleurs, à l'occasion de la campagne pour l'élection présidentielle de 2004, des citoyens scandaient à tue-tête au passage du cortège présidentiel: «Nous voulons notre wilaya». A l'époque, des promesses avaient même été données à ces populations impatientes de voir leurs régions promues au rang de wilaya. Nous apprenons enfin que les communes ne seront pas en reste, puisqu'un autre découpage, portant sur la création de nouvelles communes, serait envisagé. Une bonne initiative, puisque l'Algérie qui possède une superficie quatre fois supérieure à celle de la France ne possède que 1500 communes, alors qu'en France il y a près de 38.000 communes.