Ce chiffre pourrait largement être dépassé, en fonction des saisons. Deux cents tonnes de déchets solides urbains ménagers sont jetés quotidiennement par les 693.000 habitants des 34 communes de la wilaya de Bordj Bou Arréridj dans l´unique décharge publique «tolérée et non agréée» du chef-lieu de wilaya et dans les décharges sauvages éparpillées à travers l´étendue du territoire et généralement proches des habitations. Ce chiffre (200 tonnes), confirmé par l´inspection de l´environnement de la wilaya de Bordj Bou Arréridj à L´Expression, pourrait largement être dépassé, en fonction des saisons, pour atteindre les 250 tonnes, si l´on compte les décharges clandestines non contrôlées par les APC. Selon M.Ben Abed Mohamed, directeur de l´environnement de Bordj Bou Arréridj, il n´existe qu´une seule décharge publique tolérée et qui ne répond à aucune norme nationale ou internationale d´enfouissement des déchets urbains, pis, souligne-t-il, «l´APC de Bordj Bou Arréridj ne joue pas son rôle en contrôlant ou en surveillant la zone des déchets». Dans les communes, ce sont des décharges sauvages, laissées sans clôture, et malgré les rappels à l´ordre de l´inspection de l´environnement, les présidents d´APC font la sourde oreille même sur instructions, pourtant fermes, du chef de l´exécutif concernant la protection de l´environnement. Selon M.Benabed, le danger est imminent dans toute la wilaya de Bordj Bou Arréridj et ce sera dans quelques années la pollution des cours d´eau sans oublier les dangers de maladies dues aux émanations et inhalations des odeurs. Rien que pour la ville de Bordj Bou Arréridj, chef-lieu de wilaya, qui compte environ le quart de la population globale, plus de 100 tonnes de déchets sont ramassés chaque jour en tenant compte que certains quartiers périphériques ne sont même pas "visités" par les éboueurs, ceux-ci sont devenus des décharges sauvages et par conséquent des foyers de maladies permanents pour les habitants. La deuxième ville, Ras El Oued, avec une population d´environ 50 000 âmes, accuse, elle aussi, des rejets de déchets dépassant les 50 tonnes par jour. Pour les 8 autres daïras, considérées comme rurales et par conséquent agricoles, les déchets peuvent s´élever, pour l´ensemble, à environ 60 tonnes/jour. Au total, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, les déchets solides urbains jetés par les ménages, peuvent s´établir entre 200 et 250 tonnes par jour. Selon l´inspection de l'environnement, 10 décharges publiques ont été situées et les choix de terrain ont été déterminés dans les dix daïras et communes importantes, pour éliminer tous les dépotoirs sauvages, proches des habitations et des cours d´eau importants de la wilaya. A noter que certaines communes sont productrices de déchets plus que les autres, à l´exemple de la commune d´Al Achir et Sidi Embarak, connues pour leurs nombreux restaurants et autres gargotes situées sur la nationale 5. Une bonne nouvelle toutefois est à noter : le centre d´enfouissement technique de la ville de Bordj Bou Arréridj est en voie d´achèvement et est doté de tous les moyens modernes pour faire face aux déchets de trois communes, Bordj Bou Arréridj, Sidi Embarak et Anasser. Un autre centre de moindre importance est en cours de réalisation dans la daïra de Aïn Tagrout pour trois communes également, à savoir, Aïn Tagrout, Bir Kasdali et Khellil. Pour les autres communes, les déchets urbains ménagers sont tout simplement jetés par les APC dans des endroits à l´air libre, sans aucune précaution pour l´environnement et principalement les cours d´eau. En clair, la wilaya de Bordj Bou Arréridj et ses 34 communes sont loin de règler le problème, aussi dangereux pour l´environnement que pour la santé publique, des déchets solides ménagers. Quant aux déchets industriels, le problème de l´amiante-ciment, à lui seul, nécessite actuellement l´étude d´un groupe interministériel pour une solution définitive qui, jusqu´à présent, n'a pas encore été dégagée. Actuellement, 40.000 tonnes de déchets sont stockés par l´entreprise Erce de Bordj Bou Arréridj, un chiffre impressionnant et confirmé. Ces déchets renferment entre 8 à 15% d´amiante, une matière hautement cancérigène pour les travailleurs et les populations limitrophes. Pour les travailleurs, ce chiffre est loin de refléter la réalité et aucune «APC n´a accepté la réalisation d´un centre d´enfouissement des déchets de l´amiante». Une solution, pourtant, doit été trouvée.