La ville de Bordj Bou-Arréridj, qui compte actuellement plus de 200 000 habitants, est considérée parmi les plus grands centres urbains touchés par le phénomène des poubelles. Il est déversé environ entre 100 à 120 tonnes de déchets solides chaque jour dans six décharges publiques, dont une seule seulement est agréée par les services de l'environnement, les autres surfaces réservées aux déchets sont improvisées illicitement. Par ailleurs, les cours d'eau, en raison de pressions économiques, sociales, foncières, qui ont souvent été aménagés, couverts, déviés augmentant ainsi la vulnérabilité des hommes et des biens, risqueraient, dans un futur proche, de causer une pollution de forte amplitude. À noter, par ailleurs, que la ville connaîtra, dans les mois à avenir, dans le cadre du programme du comité de la ville, des campagnes de nettoyage des alentours de la ville avec le ramassage, entre autres, des bouteilles vides des boissons alcoolisées. Un centre d'enfouissement technique serait en voie d'achèvement, selon la Direction de l'environnement de la wilaya, près de la décharge de Z'gardou. Ce dernier explique que le nouveau projet contiendrait les dix décharges, situées dans la ville ainsi que celles des communes de Sidi M'barek et El Anasser, et qu'un autre centre de moindre importance serait en voie de réalisation dans la commune de Aïn Taghrout. Il reste le problème des déchets d'amiante qui sont stockés en plein air sans aucune mesure de protection. “Il est, aujourd'hui, clairement établi que toutes les fibres d'amiante sont cancérigènes, quelle que soit leur provenance géologique”, nous confirmait un médecin spécialiste en pneumologie. En somme, des opérations de ce genre additionnées au civisme des citoyens restent les outils essentiels pour sauver la ville des Bibans avant qu'il ne soit trop tard. Chabane BOUARISSA