Boghni est un chef-lieu de daïra qui compte au bas mot une population pour la commune d'environ 31.000 habitants. La ville coloniale s'est hyper développée et Boghni qui tranche avec les autres villes de la région avec ses rues tracées au cordeau et ses quartiers bien proportionnés. A Boghni, l'atmosphère est au commerce même si à la sortie des écoles on est frappé par le nombre de scolaires tous paliers confondus, les unités commerciales comme les biscuiteries, les chocolateries et autres limonaderies essaient «vaillamment» d'utiliser les nombreux bras juvéniles sans réellement avoir plus d'impact sur le chômage galopant. Boghni souffre depuis des années d'un manque d'eau. Ce n'est un secret pour personne de dire que tous les exécutifs passés à la tête de cette commune ont fait de ce problème leur priorité. Cependant, cela semble n'avoir pas réussi comme en témoignent les nombreuses plaintes des citoyens, qui, en été, notamment, se plaignent de la pénurie conjuguée à une certaine dureté de l'eau due au fait que l'eau qui est captée à Tinezar, dans le Djurdjura, traverse des terrains et donc se charge de chlorures. En hiver, Mechtras et sa célèbre source de Tala Ouguellid donne un peu d'eau à la ville et les gens ont cet indicible plaisir d'avoir une eau caractérisée par le goût de la bonne eau de table. C'est à partir du mois de mai que les choses se compliquent, l'eau de Mechtras étant quasiment coupée, il ne reste plus que celle de Tinezar, alors c'est l'enfer ! Les habitants sont ainsi obligés de s'approvisionner ailleurs et souvent pour les citoyens qui ne sont pas motorisés d'acheter des citernes d'eau. Des citernes d'une eau que personne ne peut certifier comme étant potable. La nouvelle équipe de l'APC a pensé réduire les affres des citoyens en installant des robinets publics, trois en tout et ainsi permettre aux habitants de puiser leur eau. Ces robinets installés au niveau de la poste, de la vieille cité dite des Eucalyptus et devant le siège de l'APC ne répondent, certes pas, à toutes les attentes mais participent à réduire la tension. Les autres quartiers de la ville continuent à s'alimenter au lieudit «Tala» en bas de l'école de filles de la ville. Mais la véritable solution réside dans l'espoir de voir bientôt l'eau, ramenée depuis le barrage Koudiat Acerdoune, couler dans les robinets. En attendant, et comme à chaque année, Boghni continue de souffrir de ce problème d'eau.