Fin du stage, chacun ira de son côté rêver de voir un jour le sujet de son scénario à l'écran. Et pourquoi pas? «Je souhaiterais que ces ateliers connaissent une troisième phase en Aurès, avant la tenue de la prochaine édition du festival du film amazigh qui aura lieu à Tlemcen », nous a confié en aparté M.Assad Si El Hachemi président de ce festival qui a vu du 25 au 29 mars dernier poursuivre à Tizi Rached ses ateliers cinématographiques consacrés cette fois-ci à l'écriture de scénarios. En plus des 5 groupes, un nouveau a été ajouté à l'adresse des animateurs de la DJS de cette commune, en échange de bons procédés. Mais qu'en pensent nos jeunes réalisateurs de demain de ce stage? Satisfaits ou pas? La première question leur a été adressée dans un formulaire à la fin de cette formation: «Le stage entrepris à Tizi Rached dans le cadre de l'écriture cinématographique vous semble-t-il une continuité du stage de Ghardaïa?» Pour le jeune Nazim qui a eu comme encadreur Luis Dupond, la réponse est non. «Je n'ai pas compris grand-chose.» Pour ce jeune stagiaire qui a déjà bénéficié par ailleurs de ces notions en techniques d'écriture, ce qui était bénéfique par contre étaient ces séances de visionnage de films classiques notamment de Lang, de Wells et de Fellini. Autre question: «Comment souhaiteriez-vous que soit prolongée cette initiation à l'écriture cinématographique?» pour Nazim, il serait bon que chacun des stagiaires choisisse un scénario solide et aille jusqu'au bout pour le réaliser. «Je souhaite que le festival donne de l'argent au meilleur stagiaire pour réaliser son film.» Pour Farid Cherchari ayant évolué dans le groupe 3 sous la direction du réalisateur Mohamed Kunda, il est clair que cet atelier entrepris à Tizi Rached ne constitue pas une continuité à celui de Ghardaïa. «Ce n'est pas du tout complémentaire. A Ghardaïa, on a réalisé un film. Ici, à Tizi Rached c'est un peu le retour à la case départ. Cette étape aurait dû se faire à Ghardaïa. Cependant, si à Ghardaïa le travail était collectif et chacun bénéficiait des connaissances des autres en caméra, écriture et autre...à Tizi Rached, chaque stagiaire est venu avec son propre projet à peaufiner, avec un travail individuel .» Farid se dit par ailleurs content que le HCA ait tenu sa promesse de regrouper une nouvelle fois tout le monde. «Mon but était vraiment de venir apprendre les notions de base pour écrire un scénario. Maintenant j'aimerais bien qu'à partir de cet atelier que tous ces scénarios soient réalisés, mon plus grand souhait est celui-là.» Partageant la même idée selon laquelle cet atelier ne constitue nullement une continuité du précédent, Kader qui a fait partie du même groupe évoquera le film de fiction réalisé dans la précipitation à Ghardaïa l'Echappée qui a nécessité l'effort collectif de 11 personnes donc de 11 avis différents difficilement gérables. Pour Kader, aussi, l'idéal était de voir tout le monde finir son scénario pour pouvoir le proposer à la critique des professionnels y compris des stagiaires. Donc, il aurait fallu se consacrer uniquement à l'écriture de scénarios .Il prend pour exemple ces séances de visionnage de films qui auraient gagné à être, selon lui, remplacées par des séances d'apprentissage du b.a.-ba du cinéma en donnant à connaître telle ou telle école au lieu de s'attaquer immédiatement à l'analyse de films, au détriment de certains stagiaires qui ne maîtrisent pas suffisamment les outils de lecture cinématographique. «Je crois qu'il faut commencer par la base, c'est-à-dire donner les éléments clés pour lire un film et écrire un scénario pour mettre les stagiaires, et surtout les débutants dans le bain.» Un choix de programme qui pour lui n'a pas été par conséquent bien «réfléchi» et d'ajouter: «Il faut savoir cibler». Sans se dire insatisfait pour autant, Kader qui aurait souhaité une programmation plus pratique et soumise à l'avis des professionnels se réjouit tout de même de sa présence à cet atelier qui lui a permis «de travailler en groupe et d'avoir, eu égard à ses petites expériences, fait partager ses idées et connaissances.» C'est clair, son appréciation de cet atelier? peux mieux faire! Moins sévère, mais plus attendrissant non sans être réaliste, pour Momoh plus connu sous le sobriquet «Le gros» , ce passage à Tizi Rached qui fait suite à celui de Ghardaïa mais aussi à celui de Béjaïa, pour rappel, où il s'est initié à l'écriture cinématographique, l'a beaucoup nourri. «Le fait de rencontrer des jeunes comme moi qui veulent faire du cinéma et se former, chacun selon ses objectifs et ses compétences c'est déjà un plus» Même si Momoh a déjà bénéficié d'ateliers d'écriture cinématographique comme il le dit lui-même, refaire un autre avec un encadreur comme Mohamed Kunda et connaître de nouvelles approches de scénario est une aubaine pour lui. «Vous savez, le scénario ce n'est pas une recette de cuisine qui peut être enseignée juste comme ça! Non, chacun a sa façon d'écrire qui diffère d'une personne à une autre, d'une école à une autre. Faire un atelier c'est apprendre une nouvelle méthode d'écrire et puis avec quelqu'un de génial comme Mohamed Kunda c'est vraiment bénéfique du point de vue artistique!» Enfin, pour Wahiba qui a partagé le même groupe d'atelier, le plus qu'elle a eu à connaître est de savoir distinguer entre l'écriture de scénario, d'un synopsis ou d'un pitch. Ayant elle aussi déjà bénéficié de ce genre de stage, Wahiba avoue être privilégiée par rapport aux autres, débutants de surcroît, car selon elle «c'était très court, parce qu'écrire un scénario cela demande plus de temps».