De loin, ce centre paraît comme une citadelle imprenable. Afin de s'ouvrir à la société et pour que le fossé qui la sépare jusque-là, des citoyens, l'Armée nationale populaire se fait connaître. Et quoi de mieux pour le faire qu'une visite guidée pour les médias. C'est justement le choix pour lequel le commandement des forces terrestres a opté mercredi dernier. En effet, une journée d'information entrant dans le cadre des activités sectorielles de communication, a été organisée au Centre d'instruction du génie de Béjaïa. De loin, ce centre paraît comme une citadelle imprenable; une fois à l'intérieur, on prend conscience de toute une activité riche et variée donnant lieu à une vie tout à fait ordinaire. C'était là l'impression que nous avons eue en visitant ce centre. Avec une organisation parfaite, digne d'un corps militaire, l'activité quotidienne dans le centre de Béjaïa s'organise selon un programme pré-établi en s'échelonnant sur l'année, le mois, la semaine et le jour. Un peu comme dans une école normale. Dans cette école, on apprend tout, de la formation à l'instruction; l'appareil de formation s'adapte constamment aux exigences de la disponibilité et de la qualification des ressources humaines. Dans ce centre dépendant du commandement des forces terrestres, la formation de l'homme est une priorité qui se fait sur l'actualisation, l'enrichissement et l'adaptation des programmes d'enseignement pour que les troupes acquièrent d'autres savoirs et d'autres compétences et des aptitudes en mesure de leur permettre d'atteindre le niveau opérationnel qualifié. Pour cela, des moyens pédagogiques et didactiques conséquents sont en appoint. Un constat que l'on fait aisément à l'issue de cette visite guidée dans les salles de cours, les salles techniques, les laboratoires. Mais on découvre cette réalité en assistant aux différentes activités orales ou pratiques. L'exercice de sécurisation d'une zone auquel nous avons assisté, démontre allégrement cette réalité. L'armée est, certes, là pour défendre les frontières de la nation, mais aussi pour les besoins intérieurs, allusion, évidemment, aux catastrophes naturelles... «Le militaire n'aime pas la guerre mais il se prépare à la guerre», devait, d'emblée, déclarer M.Zemouri Taïbi, commandant du centre, avant de s'étaler sur l'objectif assigné à cette visite guidée et qui est «le besoin de s'ouvrir à la société, aux citoyens qui se fait sentir. Il s'agit de faire connaître notre armée et montrer les moyens mis à la disposition de cette dernière», nous expliquera, plus tard, le colonel Abdelouahab Bellil, adjoint au chargé à la communication au niveau du commandement des forces terrestres. Tout au long de son exposé, entrecoupé de description des lieux visités, le commandant Talbi soutiendra que «l'armée investit sur l'homme», comme pour appuyer cet intérêt. La lutte antiterroriste a-t-elle fait évoluer l'instruction dans les centres? A cette question il dira que celle-ci «a été une expérience enrichissante». Le centre d'instruction du génie militaire présenté lors de notre visite par le commandant du CIG, a été créé le 4 juin 1978 avant d'être transféré à Béjaïa, le 29 août 1995. Ce centre est chargé de dispenser l'instruction spécialisée aux hommes de troupes contractuels et du contingent. Il dispense, par ailleurs, des spécialités comme chef d'équipe de combat, conducteur d'engins OT, conducteur d'engins de combat. Les élèves gradés reçoivent aussi une formation dans les arts martiaux. Ces derniers sont choisis en fonction de leurs capacités physiques et sportives. Au profit des HDT, ils suivent, en outre, une formation de base dans la spécialité de sapeur-mineur et, à l'issue de la formation spécialisée (génie de combat), les stagiaires sont affectés aux unités de combat des forces terrestres. Ce centre comporte plusieurs salles de cours et plusieurs salles techniques (salle de mines et d'explosifs, salles de grenades artisanales et de piégeage, salle d'armement, salle engins OT). Une journée au centre de formation et d'instruction de Béjaïa nous a permis de prendre conscience, aussi bien de l'importance de l'armée dans tout ce qu'elle peut apporter à la société, mais aussi d'une vie ordinaire avec toutes les commodités dignes d'un espace où l'on forme l'homme pour affronter, dans des conditions idéales, toute surprise qu'elle soit naturelle ou du fait humain.