Le reproche fait à un parti de l'Alliance présidentielle véhicule des insinuations. Saïd Bouhadja, porte-parole du FLN, va plus loin que le chef du groupe parlementaire dans son analyse des propos qui émanent de l'Alliance présidentielle. Il relève dans la dernière déclaration du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, «une contradiction lorsqu'il ne partage pas l'approche du FLN dans le projet de révision de la Constitution parce que cette démarche - de révision - propose un moyen permettant au RND d'aider le président à se présenter pour un troisième mandat». Comme on le constate, le reproche fait à un parti de l'Alliance présidentielle par un partenaire incontournable dans les grandes décisions véhicule des insinuations. Ouyahia s'est exprimé à l'issue du conseil national du RND en indiquant qu'il ne se présenterait jamais en compétition avec le président sortant Abdelaziz Bouteflika. Mais, en même temps, il a estimé que la variante de troisième mandat ne nécessite pas un référendum populaire car seul le Parlement suffirait pour introduire les amendements de ce type. Or, le FLN voit les choses différemment parce que les deux phrases jumelées méritent une lecture attentive. Il note que le RND, qui s'est engagé avec le FLN pour la concrétisation du programme de Bouteflika, n'a pas la même approche. Mais on est encore loin de l'échéance de 2009. Les événements peuvent évoluer et dépasser les pronostics de l'heure. Le FLN affiche la sérénité. Selon Bouhadja, «la polémique qui a eu lieu entre deux membres de l'alliance sort du cadre de l'alliance et chacun a le droit de s'exprimer sur l'actualité tant que cela ne touche pas le projet de l'alliance sur lequel on s'était entendus». Mieux, «on n'a entendu aucune allusion à l'alliance dans leurs propos». Rappelons que le FLN préside l'Alliance présidentielle depuis déjà un mois. Son porte-parole indique qu'une réunion de coordination est prévue ces jours-ci; les convocations ont été envoyées. «Le FLN fait de telle sorte que la réactivation de l'alliance soit effective», poursuit-il. Sur le plan partisan, le secrétariat exécutif du FLN se réunit aujourd'hui pour préparer le conseil national qui sera convoqué avant la fin du mois. Il planche sur l'étude des rapports par secteur, une sorte de bilan annuel des activités du parti et du groupe parlementaire et les prospections du programme de 2006. La restructuration de la base du parti se poursuit d'une «manière démocratique, par les urnes», précise-t-il. Le conseil national prochain est supposé être le point de départ des échéances électorales de l'année prochaine. D'ici la fin du mois, le renouvellement des instances sera terminé et la vision sera plus claire. Dès lors, le FLN pourra anticiper sur l'avenir en focalisant sur les dossiers sensibles. La révision de la Constitution en est un. Bouhadja révèle que la commission chargée de la rédaction du projet est sur le point d'achever son travail. Mais la question de coordination reste préoccupante au sein de l'alliance. Les déclarations contradictoires des uns et des autres, qui prennent parfois des tournures polémistes sont gênantes. Elles sont annonciatrices de querelles certaines entre les trois partenaires de l'Alliance présidentielle à l'approche des prochains rendez-vous électoraux.