M.Bouhadja affirme que le parti ne peut faire de la politique au détriment du pays Le FLN n'a rien à reprocher au gouvernement. Les déclarations faites par les députés FLN sur la taxe imposée aux véhicules neufs n'ont pas été du goût de la direction. «On ne peut pas faire de la politique au détriment du pays», a martelé le porte-parole du parti majoritaire, Saïd Bouhadja, pour ce qui peut être interprété comme une réponse aux députés qui rejettent la taxe sur les véhicules. Clair et précis, notre interlocuteur explique que le parti membre de la coalition gouvernementale respecte ses engagements. «Nous voulons bien apporter des mesures souples au profit des citoyens», a-t-il indiqué, laissant entendre qu'il n'est pas question «de faire barrage aux décisions du gouvernement». Catégorique, M.Bouhadja affirme que «nul n'a le droit de s'exprimer sur les positions du FLN». Faisant toujours allusion aux allégations de certains élus, il persiste et signe: «Il y a une instance suprême qui est habilitée à prendre des décisions.» En d'autres termes, notre interlocuteur affirme que les orientations sont données par le seul secrétaire général de l'instance exécutive du parti, Abdelaziz Belkhadem. Irrité, M.Bouhadja précise que les propos tenus par certains parlementaires n'engagent en aucun cas le parti. Une réunion du groupe parlementaire sera tenue à la veille du vote du projet de loi de finances 2009, c'est-à-dire mercredi prochain, sous la présidence du secrétaire général. Le parti, explique notre interlocuteur, tranchera quant à ses positions. Sans trop s'étendre, le porte-parole insiste: «Les 150 députés vont suivre les orientations préconisées par le secrétaire général». Il y a lieu de souligner qu'il y a beaucoup de bruissements dans les coulisses du bureau du FLN au niveau de l'APN. Alors que certains élus sont réservés, d'autres, en revanche, manifestent haut et fort leur mécontentement. Evoquant ce sujet lors de son intervention aux débats sur le projet de loi de finances 2009, Abdelhamid Si Affif avait précisé que l'Etat n'a pas besoin de puiser dans la poche du citoyen pour financer ses projets, battant en brèche les arguments du gouvernement. L'intervenant soutient que la taxe tel que stipulé dans la loi de finances complémentaire de 2008 pénalise la classe moyenne: «C'est une illégalité flagrante envers les petites bourses.» Il propose un amendement visant à revoir son taux à 1% du prix du véhicule. Contacté par nos soins, le président du groupe parlementaire, Layachi Daâdoua, n'a ni infirmé ni confirmé le rejet de la taxe. «Nous n'avons pas encore tranché cette question», a-t-il dit en affirmant que même la commission des finances et du budget n'a pas entamé son travail. Concernant les déclarations des uns et des autres, M.Daâdoua pense que chacun est libre d'exprimer son avis personnel à partir du moment où cela n'engage pas le parti. Ceci n'explique-t-il pas qu'il existe un malentendu quelquepart? Effectivement, le groupe parlementaire du parti majoritaire n'est pas unanime. Les problèmes internes que connaît le groupe déteignent sur les positions politiques du parti. Le président du groupe Layachi Daâdoua, contesté par les parlementaires, n'arrive pas à instaurer la discipline. Il y a lieu de rappeler que le parti avait cautionné l'initiative du gouvernement concernant l'instauration de cette taxe présentée dans le cadre du projet de loi de finances complémentaire. Ce n'est pas tout. La taxe en question n'est autre que l'héritage du patron du FLN, lorsqu'il était chef de gouvernement. Le RND, de son côté, ne croit pas trop au scénario des députés FLN. Le chahut des élus du parti majoritaire ne va pas tenir la route. «Je suis sûr et certain que le projet de loi de finances sera adopté (...)», a déclaré un vice- président de l'APN appartenant à la formation de Ouyahia. Connaissant parfaitement les rouages de la machine, notre interlocuteur reste convaincu que les partis de l'Alliance présidentielle finiront par adopter à l'unanimité le projet de loi de finances.