Ils sont sortis de leur réserve pour dénoncer «les saisies souvent injustifiées». «Nous sommes en situation de faillite» devaient déclarer hier les représentants des commerçants spécialisés dans la commercialisation des viandes blanches et des oeufs à Béjaïa , lors d'un point de presse animé au siège de l'Ugcaa. Confrontés depuis quelque temps à des contrôles sur les produits qu'ils commercialisent (poulets et oeufs), les commerçants de Béjaïa sont donc sortis de leur réserve pour d'abord dénoncer «les saisies souvent injustifiées», oeuvre des services d'hygiène et des brigades mixtes, puis apporter quelques remarques qu'ils ont jugé nécessaires. Il s'agit d'abord de l'empaquetage du poulet vide dans du cellophane. «Le poulet se détériore rapidement y compris au cours de sa période de validité», avance le conférencier qui explique que «l'absence de séchoirs dans les abattoirs accélère la dépréciation». Poursuivant son analyse sur ce genre d'emballage, le conférencier fera d'abord remarquer qu'il est «contraire à nos habitudes alimentaires» et qu'il «n'est valable que sous vide et congelé» quant à son prix de 25 DA il est tout simplement qualifié d'«excessif». Le prix du poulet, qui est actuellement de l'ordre de 260 DA le kilo, trouve aussi son origine, selon le conférencier dans le prix de l'abattage qui s'élève à 25 DA l'unité et lorsqu'il est découpé il revient à 100 DA. Autant d'éléments s'ajoutant au déficit chronique chez les éleveurs, qui induisent de fait l'augmentation des prix. «Le poulet ainsi emballé devient interdit à la découpe, de ce fait, le choix du client et les propositions du boucher deviennent limités» ajoute-t-on. Concernant l'indisponibilité du produit, le conférencier relève la capacité limitée des abattoirs. Voilà résumées les contraintes qui, à la longue, «peuvent être fatales pour ces commerçants», conclut-on. Tout en se montrant d'accord avec les contrôles vétérinaires au niveau des élevages et des tueries, les commerçants de la viande blanche à Béjaïa relèvent que «les abattoirs son mal aménagés et sous-équipés», mais lorsque cela s'ajoute à l'emballage «cela concourt à une offre de qualité douteuse et insuffisante», commente un conférencier. Le temps d'emballage «trop long», «l'absence de séchoirs, de chambres froides et de camions frigorifiques» toute une liste d'arguments pour expliquer le calvaire qu'ils vivent depuis l'arrêté du wali portant sur la commercialisation des viandes blanches et des oeufs. Si l'arrêté est propre à toutes les wilayas du pays, les commerçants de Béjaïa disent qu'il n'a été appliqué à la lettre qu'à Béjaïa. Ils veulent pour preuve «les ventes du poulet et des oeufs, tout à fait ordinairement, dans les wilayas limitrophes». En conclusion, les professionnels de la vente du poulet et des oeufs estiment que «l'intérêt du consommateur n'exclut pas ceux de l'artisan boucher et de l'éleveur». Partant, ils apprécient mal les mesures, jugées «coercitives», et qui «ne sont nullement justifiées».