Pas moins de 86 bidonvilles, dressés sur des terrains forestiers, ont, dans deux opérations distinctes, été démolis en fin de semaine dans les communes d'Oran et de Hassi Bounif. Ces deux opérations ont été menées conjointement par les services communaux et les éléments de la Gendarmerie nationale, les deux entités ont, en procédant à la démolition desdits taudis, rappelé les poursuites pénales encourues par les auteurs de ces dépassements. Ce phénomène est d'autant plus généralisé que le défi est à relever vaille que vaille. «Nous sommes dans les dernières retouches quant à lancer la procédure portant sur la démolition de plusieurs milliers de bidonvilles d'El Hassi», apprend-on auprès de la délégation urbaine d'El Badr, située dans la partie Ouest de la ville, expliquant que «les services en charge de cette problématique ont recensé 22 000 taudis à éliminer». L'habitat précaire et les bidonvilles défigurent la wilaya d'Oran. La situation urge alors que cette même wilaya se prépare activement à la domiciliation d'importantes rencontres comme les Jeux méditerranéens 2021, occasion durant laquelle l'on doit donner la meilleure image de cette ville qui a, par le passé, raflé le titre de la cité la plus propre en Algérie, celle-ci est, selon les observateurs, en passe de prendre un aspect rural en dépit de ce phénomène la cernant un peu partout. La très commerçante daïra d'Es Senia, située dans le Sud-Ouest de la deuxième ville du pays en est un exemple concret. Le rapport établi par les membres de la commission en charge de la problématique du bidonville fait état de 20 000 taudis essaimés un peu partout dans les quatre coins entourant la ville. Un tel chiffre représente 50% des bidonvilles implantés dans les 26 communes et les neuf daïras composant le territoire d'Oran. La majeure partie de ces «favelas» à la brésilienne est périlleuse, étant donné qu'elles sont implantées dans des coins ne répondant à aucune norme de sécurité. Plusieurs dizaines de taudis ont été dressés aux alentours immédiats de la voie de chemins de fer, alors que plusieurs autres centaines entravent la roue du développement lancée, ces dernières années, par les pouvoirs publics. Les services locaux ont engagé plusieurs opérations et autres chantiers pour pas moins de 60 milliards de dinars. Ces projets se résument, dans leur majorité en la mise en place des canalisations d'eaux usées, l'alimentation des ménages en eau potable, le bitumage des routes, rues et ruelles, l'éclairage public et son renforcement pour les besoins de la consolidation du plan sécuritaire, l'électrification, le chantier de gaz de ville, etc. Cela se passe alors que les pouvoirs publics mettent le paquet en menant la politique de déclochardisation sévissant dans les cités. Cette bidonvilisation la frappant constitue un véritable casse-tête chinois aussi bien pour les responsables hiérarchiques que locaux, d'où des mesures draconiennes sont à prendre et à mettre implacablement en oeuvre, afin d'opérer l'attaque du mal à à la racine. Une telle politique est scindée en deux volets. Le premier repose sur le rasage de ces dizaines de tôles qui ternissent l'image de la plus belle ville du pays, Oran et ses alentours. Le recours à un tel procédé est souvent motivé par les sentences énoncées par les justiciers au profit des plaignants très souvent constitués d'institutions de l'Etat, comme les services forestiers. Tout récemment, plusieurs dizaines de bulldozers et autres engins ont été mis en marche.