La «débidonvilisation » de la ville se poursuit. Les services en charge de cette opération continuent la démolition des taudis dressés sur le foncier public. «La dernière opération en date remonte à la journée d'avant-hier», apprend-on auprès des services de la délégation urbaine de Bouamama, soulignant «avoir rasé une dizaine de bidonvilles en «chantier» au lieudit Khemisti. L'une de ces favelas s'étendait sur 400 m2. Le secteur urbain de Bouamama compte au moins 21 000 bidonvilles à démolir, ce qui représente 50% des baraquements recensés par les services en charge de la lancinante question. En tout, ce sont au moins 41 000 favelas construites sur des terrains appartenant au domaine public. Au vu de cette course effrénée à la bidonvilisation de la ville, celle-ci se ruralise, frappée de plein fouet par les grands centres urbains composant la wilaya d'Oran, à leur tête la très commerçante daïra d'Es Sénia, située au sud-ouest de la deuxième ville du pays, El Bahia. Les membres de la commission en charge de la problématique du bidonville viennent de peaufiner leur enquête, faisant état de 20 000 taudis essaimés un peu partout dans les quatre coins entourant la ville. Un tel chiffre représente 50% des bidonvilles implantés dans les 26 communes et les neuf daïras composant le territoire d'Oran. Pis encore, la majeure partie de ces «favelas» à la brésilienne est périlleuse, étant donné qu'elles sont implantées dans des coins ne répondant à aucune norme de sécurité. Plusieurs dizaines de taudis ont été dressés aux alentours immédiats de la voie ferrée, alors que plusieurs autres centaines entravent la roue du développement lancée, ces dernières années, par les pouvoirs publics. D'ailleurs, les services locaux ont engagé plusieurs opérations et autres chantiers pour le montant de pas moins de 60 milliards de dinars. Ces projets se résument, dans leur majorité par la mise en place des canalisations d'eaux usées, l'alimentation des ménages en eau potable, le bitumage des routes, rues et ruelles, l'éclairage public et son renforcement pour les besoins de la consolidation du plan sécuritaire, électrification, chantiers de gaz de ville, etc. Cela se passe alors que les pouvoirs publics mettent les moyens adéquats en menant la politique de déclochardisation sévissant dans les cités. Par où commencer? La wilaya d'Oran, se préparant activement aux Jeux méditerranéens 2021, mise gros sur la réussite d'un tel événement sportif régional. Cette bidonvilisation rampante, la frappant, constitue un véritable casse-tête chinois, voire un fléau socio-urbanistique aussi bien pour les responsables hiérarchiques que pour les responsables locaux, d'où des mesures draconiennes sont à prendre et à mettre implacablement en oeuvre, afin d'extirper le mal à la racine. Une telle politique est scindée en deux volets. Le premier repose sur l'élimination, donc la disparition, de ces dizaines de tôles qui ternissent l'image de la plus belle ville du pays, Oran et ses alentours. Le recours à un tel procédé est souvent motivé par les sentences prnoncées par la justice au profit des plaignants très souvent constitués d'institutions de l'Etat, comme les services forestiers. Tout récemment, plusieurs dizaines de bulldozers, aux moteurs vrombissants et autres engins, ont été mis en marche. La destination prise n'est autre que la bourgade de Hassiane Toual (ex-Fleurus), rattachée à la commune, aux terres agricoles tant fertiles, de Benfréha, localité située à une vingtaine de kilomètres au sud-est de la wilaya d'Oran. Arrivés sur place, l'ordre qui a été donné tout de suite a été mis en application, consistant en la démolition de plusieurs dizaines de bidonvilles dressés, illégalement et sans aucune autorisation, sur des espaces appartenant aux services forestiers. De ces bidonvilles démolis, 69 taudis ont été achevés, alors que 63 autres étaient en voie de lancement de travaux, grâce à la large complicité des courtiers ayant rempli leur principale mission, faite de surenchère, en s'occupant de la vente illégale des terrains appartenant à l'Etat.