Le phénomène n'a que trop duré La wilaya d'Oran est plus que déterminée quant à stopper les ravages de la tronçonneuse. C'est parti. Appuyés par les forces de l'ordre, les services forestiers, en collaboration avec ceux de la daïra d'Oran, viennent de lancer une vaste campagne axée essentiellement sur le rasage, par tous les moyens, de tous les bidonvilles dressés sur les biens publics ou encore les terres appartenant à l'Etat appelés communément les «services domaniaux». La première opération a été lancée dans la forêt des Planteurs rattachée au secteur urbain de Sidi El Houari. Elle s'est soldée par la mise à plat d'une dizaine de taudis. Le tissu forestier rattaché au secteur de Bouamama, ex-cité Petit, a connu le même sort. Les services spécialisés ont démoli près d'une dizaine de bidonvilles bâtis sur des terres forestières ceinturant les quartiers de Coca et de Rocher. La deuxième capitale du pays retrouvera vaille que vaille sa belle image aux couleurs chatoyantes. C'est le défi lancé par la wilaya d'Oran, sommant ses services locaux de stopper ce phénomène, ayant trop terni l'image d'une ville que l'on ambitionne de transformer en métropole méditerranéenne. La question des bidonvilles a, pendant plusieurs années, été posée à la table des discussions par les précédents walis. Des engagements ont été même pris. En vain. Les mesures engagées ont, depuis plusieurs décennies, été enfouies dans les fins fonds des tiroirs. Le projet tombe aussitôt dans les oubliettes avant qu'il ne soit retiré et une bonne fois, cette fois-ci, par la wilaya d'Oran ayant réitéré l'obligation de passer à l'acte. «Ce n'est que trop», dira-t-on ajoutant que «le phénomène n'a que trop duré face à la passivité et le laxisme des autorités censées reprendre la situation en main». Dans un temps, désormais révolu, il était beaucoup plus facile d'accaparer un terrain en plein milieu du tissu forestier d'Oran. Il suffisait de quelques plaques de taules et piliers en acier et le tour était joué, le squatteur devenait propriétaire d'un terrain sur lequel il pouvait aisément bâtir son taudis dans l'espoir d'amadouer les commissions en charge du recensement des mal-logés dans le but de les reloger. C'est d'ailleurs le cas constatable dans plusieurs lopins de la forêt d'El Hassi transformée en un laps de temps record en petits douars, dont le douar Tiartia, Rocher, Coca etc. La wilaya d'Oran se préparant activement à domicilier les Jeux méditerranéens de 2021, n'est plus résiduelle dans sa position en prenant en compte, tout en les mettant en application, toutes les mesures administratives pour stopper la bataille, à la fois criminelle et ravageuse, lancée à l'aide de la tronçonneuse. «Nous sommes prêts à faire face à toutes les situations», dira un cadre de la wilaya ayant requis l'anonymat. Sur sa lancée, il a ajouté que «cette question de bidonvilles doit trouver un jour une solution, le jour J est donc arrivé». Au niveau des secteurs urbains concernés ainsi que dans d'autres communes touchées par ce phénomène, l'alerte est au maximum, la lutte contre les bidonvilles est à mener de manière implacable quitte à poursuivre en justice toute personne ayant transgressé la réglementation. Cette problématique constitue pour le moment une autre priorité, la démolition des bidonvilles qui ont proliféré d'une manière inquiétante, donnant une image hideuse de la deuxième capitale du pays devant jouer le rôle d'une métropole régionale dans quelques années. D'immenses efforts ont été déployés en éradiquant les sites de Bab El Hamra, celui dit DNC, terrain Si Ali, de Cheklaoua, de Nakhil, du Virage ou celui de Hayat Regency.