Le phénomène de l'automédication est accentué par la propagation de l'épidémie de Covid-19. Les Algériens sont de plus en plus nombreux à privilégier l'automédication et à recourir à la phytothérapie et à des pratiques alternatives en ce temps de la pandémie de coronavirus. En effet, des personnes ressentant les symptômes du coronavirus recourent à l'automédication. Au lieu de se rendre à l'hôpital ou contacter un médecin, des personnes parfois potentiellement infectées par le Covid-19 se confinent chez-elles, en se rabattant sur certaines médications. Ce n'est pas ça qui manque, malheureusement, sur le Net. Des listes de médicaments à prendre en cas de symptômes du Covid-19, sont largement diffusées. «Panadol, Azithromycin, Vitamin C, Zinc, Vitamin D…» sont recommandés par ces ordonnances virtuelles. Ces médicaments qui sont des comprimés de paracétamol, pastille, antibiotique, sont utilisés notamment dans le traitement des infections de la gorge, des bronches et des gencives. Pour de nombreux observateurs, cela est dû à la difficile gestion de la pandémie de cette nature et le manque d'appréhension d'une grande partie de la population qui refuse de respecter les mesures de prévention. Pourtant, les consignes sanitaires officielles, conseillent, en cas d'apparitions des symptômes, de contacter un médecin ou d'utiliser un numéro vert. Pour leur part, les spécialistes en maladies infectieuses, mettent en garde sur les implications dangereuses de l'automédication : «Toute médication qui n'est pas faite sur prescription médicale, à l'image de ces publications sur les réseaux sociaux, qui induisent en erreur les patients, sont dangereuses», indique-t-on. Il est utile de souligner que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne prendre aucun médicament, y compris des antibiotiques, en automédication pour prévenir ou guérir le Covid-19, d'autant plus, aucune étude n'a permis de prouver l'efficacité d'un médicament actuel pour traiter l'infection par le nouveau coronavirus. Par ces autodiagnostics souvent erronés, certains patients conseillent à leurs proches soupçonnés d'être infectés par le Covid-19, des médicaments qui leur ont été prescrits alors que la réaction au traitement diffère d'un malade à un autre. En outre, certaines personnes présentant un ou plusieurs symptômes de ladite maladie (asthénie, fièvre, maux de tête et toux), choisissent délibérément de ne pas consulter et se rendre à l'hôpital en raison de la saturation des unités Covid et le manque de moyens. Ils préfèrent s'autoconfiner chez eux au lieu d'aller dans une structure de santé bondée de malades, avec un personnel soignant complètement épuisé. Plus souvent, ces derniers contactent un ami ou un médecin qui leur a prodigué quelques conseils et prescrit par téléphone des médicaments pour renforcer son immunité. Dans ce contexte, les médecins spécialistes, ne cessent d'attirer l'attention sur les répercussions fâcheuses de certains médicaments qui peuvent provoquer des lésions, des insuffisances et des effets néfastes sur des fonctions et organes vitaux, à l'image du foie, des reins et la moelle osseuse. Les médecins s'accordent à dire que l'automédication est une pratique comportant des risques à même d'entraîner de sérieuses complications chez certains malades. Cette pratique relève essentiellement de la culture d'une certaine catégorie de la population habituée à y recourir et qui a, d'autre part, une perception religieuse erronée où se mêlent fatalisme et fausses croyances, indique-t-on, par ailleurs. La pandémie de Covid-19 qui continue son expansion, est caractérisée par des incertitudes, la rapide mutation du virus et l'absence de traitement spécifique ou d'un vaccin, dont plusieurs sont actuellement au stade de l'expérimentation.