Fin du workshop. Rendez-vous est pris dimanche prochain pour regarder 5 courts métrages qui seront présentés à la filmothèque Mohamed-Zinet, en présence de leurs auteurs... Après un stage qui aura duré un mois, exactement (du 10 mars au 10 avril), où une dizaine de cinéphiles chevronnés se sont enfermés pour apprendre les techniques de réalisation d'un film, 5 d'entre eux viennent d'achever leurs courts métrages. Kamel Aït Yahia, Souad Doubi, Nacim K., Nazim S., Akila Ikene, Bilel Mebarki, Hakim Mehenni, Samira, Khaled Benaïssa, Guizlane Cherfeddine, Hassen Ferhani, Abdelkader Ensaad et Amina Zoubir ont ainsi, durant ce workshop, dirigé par Katia Kameli, fait l'apprentissage du cinéma. Les 5 derniers verront ainsi leurs synopsis réalisés. Ils seront présentés le 9 avril, soit dimanche prochain à partir de 19h, à la filmothèque Mohamed-Zinet de Riadh El Feth. Pour les autres, Cela aura été une très belle expérience qui n'est pas dit qu'elle s'arrête là ! Comment est née l'idée de ce projet? Katia Kameli, l'initiatrice du projet à Alger a pu se rendre à l'université de Ben Aknoun, où elle a constaté le manque évident de matériel audiovisuel. Les étudiants lui ont confié leur mécontentement quant aux images traitant de leur pays et diffusées à l'étranger. Elle rencontre des étudiants désarmés face au contexte social et politique et se sentent isolés. C'est de ces rencontres et discussions qu'émerge l'idée d'un atelier destiné à leur attention. Créer une plate-forme de discussions hétérogènes pour stimuler un échange de réflexions sur le matériel audiovisuel et leur donner une possibilité d'apporter leurs témoignages, leurs regards dans ses aspects, visuel, social, historique, politique ou fictionnel. «Pour eux, c'est une possibilité nous indique-t-on, de nous éclairer sur leur quotidien autrement. Pour nous, c'est l'occasion de comprendre un peu mieux et dans un rapport différent de celui relayé par les mass média, les réalités de ce pays». L'objectif dans un premier temps, nous souligne-t-on, est de générer un réseau d'Algériens disposant de compétences différentes et de les initier aux différentes techniques audiovisuelles. Aujourd'hui, la vulgarisation des outils numériques facilite la diffusion d'autres regards et permet à chaque citoyen de relayer le flux d'informations , à l'instar des centres de média indépendants. Ce médium permet d'expérimenter les multiples possibilités techniques de l'image et du son, il est indispensable que des personnes concernées par l'image et ses enjeux prennent conscience de ses potentialités. Pour info, Katia Kameli est artiste vidéaste d'origine franco-algérienne, diplômée des Beaux-Arts de Bourges. Elle a réalisé plusieurs vidéo en Algérie. Ella a été aidée dans le cadre de ce Workshop par Stéphane Broc, vidéaste et co-organisateur de «+/-l'épicerie», une structure de diffusion de projets artistiques au sein de commerces de proximité et enfin de Myriam Ayçaguer, monteuse documentaire et fiction. Les 5 films qui seront projetés dimanche prochain à Riadh El Feth sont : Babel de Khaled Benaïssa. A travers la course d'un taxi collectif algérois, un dialogue de sourds s'organise autour d'une tchitchi francophile, d'un kabyle bègue et d'un chauffeur de taxi enfermé dans un mutisme inquiétant; Les Baies d'Alger de Hassen Ferhani est une audioscopie d'Alger dans un long panorama de la ville, l'oeil de la caméra scrutant différents bâtiments et quartiers du centre-ville dans une approche intimiste ; Dans Khod et'roli wa chof de Amina Zoubir, il s'agit de montrer, à travers un voyage en bus, la vie quotidienne des Algérois. Dans un rapport de proximité en captant leur regard et leur histoire; Football de Abdelkader Ensaad met en scène Hicham, 8 ans, qui se livre à une mystérieuse collection. Il finira par nous en livrer le secret; Le tombeau de la mémoire de Guizlane Cherfeddine, quant à lui, raconte l'histoire de Yazid, architecte, qui rentre chez lui après une longue absence. C'est l'occasion pour lui de se retrouver confronté à son passé. 5 Films à ne pas rater!