Chantier en construction, le monde des courts métrages algériens est une réalité incontestable. Une jeune génération de réalisateurs est née. Ceux qui sont venus jeudi dernier à la filmothèque Zinet pouvaient, allégrement, le constater. En effet, une trentaine de films ont été projetés en présence d'un public connaisseur ou simple amateur en la matière. Malgré le match décisif Usma-MCA qui avait accaparé l'attention des gens ce jour-là, force est de constater le fort engouement des jeunes pour cette autre discipline qu'est le cinéma. Ces derniers se sont dits très satisfaits par le programme concocté par l'équipe de la dynamique Association Chrysalide qui oeuvre chaque week-end à raviver la flamme du 7eme art en conviant, tous les vendredis, les cinéphiles à son ciné-club. Et c'est dans la même lancée que l'idée de cette nuit des courts métrages algériens a germé. Une façon éloquente de lever le voile sur une nouvelle énergie qui s'impose de plus en plus, par sa diversité et la maturité technique qu'elle présente. Chantier en construction, le monde des courts métrages algériens donne à voir des thématiques multiples, avec forces et faiblesses, entre tâtonnements artistiques et partis pris assurés. Fruit de travaux d'atelier/ école, de cinéastes indépendants ou de démarche d'art vidéo, cette sélection de courts films aussi bien drôles, insolites qu'émouvants, des années 2000 à nos jours, témoigne d'une ère nouvelle et annonce, d'ores et déjà, un avenir prometteur. Sirotant, qui un thé qui un café, les plus mordus de cinéma ont tenu à rester jusqu'à très tard dans la nuit, donnant pour preuve l'amour indéfectible qu'ils témoignent pour cet art, tremplin incontestable pour beaucoup de réalisateurs, de par le monde, vers le long métrage. Entre les Baies d'Alger de Hassen Ferhani (14mn-2006), Eclipse Totale de Yacine Mohamed Benlhadj (6 mn-2007), Le Quotidien des automates de Abdelghani Raoui (12 mn-2005), Les Etrangers de Mohamed Fatah Rabia (18mn-2005), Ce qu'on doit faire (22mn-2006) de Karim Moussaoui ou encore La Douleur du silence de Mina Kassar (26mn-2003), Rumeur etc de Mohamed Latrèche (20 mn-2003) et les autres, le public a eu le choix, d'apprécier une palette de courts métrages qui, manifestement, traduit une véritable richesse de l'imaginaire chez nos talentueux cinéastes, qui, faut-il le rappeler, travaillent souvent avec très peu de moyens. Aussi, méritent-ils un grand bravo et surtout de l'encouragement. La Génération Courts ne fait que commencer!