La résolution adoptée, jeudi dernier, par le Parlement européen sur la situation des droits de l'homme en Algérie, continue de susciter des réactions. Lundi, ce sont les membres de la branche algérienne de la commission parlementaire conjointe (Parlement algérien- Parlement européen) qui ont dénoncé la résolution invitant le Parlement européen à «débattre, plutôt, du respect des libertés et du rejet de la violence dans l'Union européenne, notamment avec la montée du racisme à l'encontre de la communauté musulmane et de la xénophobie, au lieu de s'ingérer de manière flagrante dans les affaires internes des pays». Les membres de la section algérienne de ladite commission parlementaire ont rappelé «le silence du Parlement européen quant à la promulgation de lois portant des restrictions sur le fait religieux en Europe» avant d'inviter ses membres à examiner «les déclarations dangereuses et provocatrices sur l'Islam, lesquelles constituent une atteinte au principe du vivre ensemble dans des pays qui font l'apologie de la démocratie, de la liberté de croyance et de la justice». Ces derniers ont enfin exprimé leur disposition à discuter et dialoguer avec leurs homologues européens sur les questions importantes «de manière civilisée» soit à Strasbourg, à Bruxelles ou en Algérie. Dans le même registre, le Conseil national des droits de l'homme, (Cndh), a affirmé que le Parlement européen vise à donner une «image biaisée» de la situation des droits de l'homme en Algérie et à «occulter» tous les efforts consentis par l'Etat en la matière. Soutenant que la résolution est «déséquilibrée, partiale et sélective» le Cndh considère qu'elle «trahit un acharnement et un manque de tact envers un Etat souverain qui connaît bien les affres du colonialisme, notamment les violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme». Et de faire remarquer que la résolution en question «intervient au moment où l'Algérie s'est engagée dans la concrétisation et la mise en œuvre des revendications du Hirak populaire authentique à travers l'adoption d'une Constitution consacrant les droits de l'homme et les libertés et prévoyant des garanties et des mécanismes de recours pour tous ceux dont les droits et libertés seraient bafoués». Le Cndh ne manque pas, enfin, de faire remarquer que ledit document «n'apporte aucune preuve tangible de ses allégations contre l'Etat algérien».