ALGER– La résolution "partiale" du Parlement européen vise à donner une "image biaisée" de la situation des droits de l'homme en Algérie et à "occulter" tous les efforts consentis par l'Etat algérien en la matière, a estimé lundi le Conseil national des droits de l'homme (CNDH). La résolution émise récemment par le Parlement européen selon une procédure dite d'urgence est "déséquilibrée, partiale et sélective". Elle trahit "un acharnement et un manque de tact envers un Etat souverain qui connaît bien les affres du colonialisme, notamment les violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme", a souligné le CNDH dans un communiqué. Et de faire remarquer que la résolution en question "intervient au moment où l'Algérie s'est engagée dans la concrétisation et la mise en œuvre des revendications du Hirak populaire authentique à travers l'adoption d'une Constitution consacrant les droits de l'homme et les libertés et prévoyant des garanties et des mécanismes de recours pour tous ceux dont les droits et libertés seraient bafoués". Elle intervient également au moment où l'Algérie livre une guerre sans merci à la corruption, pose les fondements d'un pouvoir judiciaire indépendant loin de l'influence des autres pouvoirs et met en œuvre la politique d'élimination des zones d'ombre, laquelle s'inscrit dans le cadre de la concrétisation du Programme des Nations Unies de développement durable à l'horizon 2030, a ajouté la CNDH, soulignant que c'est aussi le moment où l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) s'emploie résolument à en finir avec la fraude électorale et la confiscation de la volonté du peuple. La résolution du Parlement européen "n'apporte aucune preuve tangible de ses allégations contre l'Etat algérien". Elle parle d'arrestations et de détentions arbitraires et illégales de journalistes, de syndicalistes, de défenseurs des droits de l'homme et d'avocats sans préciser la nature et la forme de ce présumé arbitraire, a soutenu le Conseil national des droits de l'homme qui a rappelé, à cet égard, que la loi algérienne punit les arrestations et les détentions arbitraires et les considère comme des crimes punissables par la loi. Cette résolution traite de ce qu'elle décrit comme harcèlement par les autorités publiques des journalistes, des syndicalistes, des défenseurs des droits de l'homme et des avocats, "sans pour autant donner la moindre indication sur les éléments et les formes de cet harcèlement", a noté le conseil. Lire aussi: Résolution du PE: la branche algérienne de la commission parlementaire conjointe Algérie-UE s'indigne Le CNDH a également indiqué que "le plus étrange là-dedans, c'est que la résolution elle-même parle de ce qu'elle considère comme allégations de torture dans les centres de police et de sécurité d'Alger", bien que "les allégations ne soient juridiquement que de simples fanfaronnades si elles ne sont pas munies de preuves solides, cohérentes et documentées". En sa qualité d'organe indépendant chargé, conformément à la Constitution et à la loi, de suivre la situation des droits de l'homme en Algérie, le CNDH a exprimé sa ferme condamnation de la teneur de la résolution du Parlement européen sur la détérioration des droits de l'homme en Algérie, rappelant que la dégradation "n'existe pas en Algérie, mais, plutôt, dans d'autres régions voisines du Parlement européen (...). Néanmoins, ce dernier ferme les yeux, hélas ! car le fait de la mentionner est incompatible avec l'agenda dans lequel fonctionne ce parlement". Il s'agit là, du point de vue du conseil, de "la politisation elle-même des droits de l'homme et de leur utilisation dans la punition de quiconque n'agit pas selon les diktats et les intérêts des parties pour lesquelles travaillent les membres du Parlement européen, artisans de ladite résolution". Enfin, le CNDH s'est adressé aux journalistes, syndicalistes, avocats, défenseurs des droits de l'homme et à toute la société civile, les appelant à le contacter et à lui signaler toutes violations ou dépassements, voire tentatives de violer leurs droits et libertés, garantis par la Constitution et les accords internationaux et régionaux ratifiés par l'Algérie. Le conseil a en outre réaffirmé son engagement à traiter ces signalements, dans le cadre des pouvoirs et prérogatives qui lui sont conférés par la Constitution et la loi, et ce afin "d'y mettre un terme et de suivre, enquêter, poursuivre et punir quiconque contre lequel ces accusations sont prouvées".