L'Algérie est sur le point d'acquérir le (ou les vaccins) anti-Covid-19. Qu'il soit produit localement ou commandé auprès des pays concepteurs, le vaccin sera disponible dès les premiers jours de sa mise sur le marché mondial, comme l'ont promis les autorités algériennes. Le vaccin choisi sera connu cette semaine. Il devra impérativement offrir les gages de qualité, de fiabilité et bénéficier de l'agrément de l'Organisation mondiale de la santé, comme l'a, à maintes fois, affirmé le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid. Reste à savoir maintenant quelle sera la stratégie adoptée pour la vaccination? Les autorités ont mis en place deux task forces dans cet objectif. La première d'ordre sanitaire, présidée par le ministre de la Santé, a pour mission de proposer la stratégie d'acquisition du vaccin, le plan de vaccination à mettre en oeuvre ainsi que la préparation du personnel appelé à être mobilisé dans la campagne de vaccination. La seconde task force, présidée par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, est chargée de préparer l'organisation de la logistique nécessaire au transport, au stockage et à la distribution du vaccin. Mais qui sera vacciné en premier? Est-ce que la totalité de la population sera concernée? En fait, tout a été annoncé, tout au long de ces derniers mois. Intervenant à la Radio nationale, le docteur Mohamed Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution de l'épidémie de coronavirus, avait expliqué que les premières opérations de vaccination qui pourraient débuter en janvier, vont toucher le plus grand nombre de populations «par ordre de priorité». Il cite les personnels de soins, les personnes âgées, ainsi que les malades chroniques. Une démarche adoptée, d'ailleurs, par l'ensemble des pays. La priorité est toujours donnée au personnel de santé, mais aussi aux personnels des institutions stratégiques et de sécurité comme l'armée, la gendarmerie, la police ou encore la Protection civile. Il est aussi question de passer en priorité les franges vulnérables comme les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques. Le vaccin, qui sera gratuit en Algérie, sera par la suite disponible pour l'ensemble de la population. Il ne sera, cependant pas obligatoire et celui ou celle qui voudra se faire vacciner pourra le faire. Pour l'Etat, une prévision pour la vaccination de 70% à 75% de la population est prévue. Le taux minimal qui pourrait garantir une immunité collective. C'est du moins ce que prévoient les spécialistes. «Le R0 du Covid-19 est de 3,3. Dans ce cas, il faudrait environ 60-70% de la population immunisée par un vaccin», a déclaré l'épidémiologiste français Pascal Crépey précisant que «si le R0 tombe à 1,5 lorsque les gens portent le masque et respectent les limitations mises en place, alors seulement 33% de la population devra être immunisée par un vaccin». C'est le cas de l'Algérie qui ne devrait donc pas vacciner toute la population, dès les premières semaines et qu' une quinzaine de millions d'Algériens devrait largement suffire à faire baisser la pression de la pandémie et permettre une certaine immunité collective. Certes, elle ne sera pas totale, comme l'affirment les scientifiques de par le monde. Ces derniers estiment qu'un vaccin efficace sera un sérieux atout pour faire baisser la pression, mais il ne garantira pas, dans un premier temps, une immunité collective totale. «Il faudra continuer à adopter des mesures barrières pour éviter sa propagation et continuer à chercher en parallèle un traitement contre le Covid-19». Pour ces derniers donc, le monde de l'après- coronavirus n'est pas pour demain. Il n'empêche qu'une bouffée d'oxygène est annoncée et le monde entier pourra enfin souffler!