Cacophonie autour du vaccin anti-Covid-19. Les autorités sanitaires ne sont pas sur la même longueur d'onde, à propos du vaccin anti-Covid-19. Leurs déclarations contradictoires, à ce sujet, suscitent une véritable polémique. La dernière annonce en date est faite par le directeur de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire. Dans un entretien accordé, vendredi, à Radio Sétif, le professeur Kamel Senhadji, a annoncé que «le vaccin sera disponible d'ici un mois en Algérie», ajoutant qu'«il sera gratuit et non obligatoire». «Si tout se passe comme prévu, les opérations de vaccination anti-Covid-19 commenceront d'ici un mois en Algérie», a-t-il affirmé, indiquant qu'«au cours des prochains jours, le nom du vaccin que l'Algérie va acquérir sera connu». Le même responsable a indiqué qu'«aucun vaccin non autorisé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne sera acquis». Cependant, le ministre de la santé, Abderrahmane Benbouzid, n'était pas du même avis. Et il l'a fait savoir, le 2 décembre dernier, lors de son passage à la Chaîne 2 de la Radio nationale. En fait, voulant corriger le professeur Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique de suivi de l'épidémie de coronavirus, le ministre a souligné que le vaccin anti-Covid ne sera distribué qu'à partir de janvier. «Nous n'avons encore rien annoncé et nous n'avons pas encore entamé les démarches pour l'acquisition du vaccin et le lancement de la campagne de vaccination.» Outre la disponibilité du vaccin, la décision de sa gratuité, qui n'est pas du ressort de son département ni encore moins du Comité scientifique, n'est pas encore tranchée. «En tant que président du comité scientifique, je ne peux avancer que le vaccin sera gratuit, mais je le souhaite, celui qui dit qu'il le sera doit assumer sa responsabilité», a-t-il soutenu. Pour rappel, Bekkat Berkani avait avancé, fin novembre dernier: «Si on arrive à acquérir les vaccins, on commencera la campagne de vaccination à la fin janvier.» Il avait ajouté que «le vaccin, sera gratuit et à la disposition de la population». La spéculation et l'absence de cohésion sur la stratégie vaccinale en ce temps de crise sanitaire et politique aiguë, n'augure rien de bon. Par ailleurs, le professeur Kamel Sanhadji a précisé que «deux comités scientifiques chargés du suivi de la vaccination sont mis sur pied». Le premier se chargera de choisir le vaccin le plus efficace, celui qui fera l'objet de solides essais cliniques et conforme aux normes sanitaires. Le second prendra en charge l'aspect organisationnel, la logistique relative au transport, au stockage, à la distribution et à la gestion des vaccins en Algérie. Il a déclaré aussi que «l'ouverture des frontières et la reprise des vols internationaux ne se feront pas avant que le vaccin contre le coronavirus ne soit disponible en Algérie». Il a affirmé que «le passeport sanitaire est obligatoire pour une éventuelle ouverture des frontières, afin que la vaccination des voyageurs puisse être amplement contrôlée dans les aéroports d'Algérie».