La soirée de Gala des Trophées Francophones du Cinéma 2020 s'est tenue ce 5 décembre à Kigali (Rwanda) sous forme de Rétrospective. En cette année particulière, l'Association des Trophées francophones du cinéma souhaite, plus que jamais, à célébrer le cinéma de la francophonie comme vecteur de diversité culturelle et linguistique, de liberté d'expression et de création et de respect mutuel entre les cultures. Afin de répondre aux réalités du Covid-19, les organisateur.rice.s ont réadapté le programme de cette année 2020. Articulée sous forme de Rétrospective, la soirée de gala des Trophées francophones du cinéma a mis en lumière les films et personnalités phares du cinéma francophone récompensés lors des précédentes cérémonies des Trophées. Deux Trophées d'honneur seront remis à des personnalités représentantes du cinéma rwandais: le cinéaste Joël Karekezi et la comédienne Isabelle Kabano. Pour info, Isabelle Kabano est journaliste de formation, danseuse professionnelle, et comédienne confirmée. Après avoir joué au théâtre et au cinéma pour Raoul Peck, Alain Tasma et Roger Spottiswoode, elle est révélée dans Petit Pays d'Eric Barbier. Son rôle d'Yvonne dans l'adaptation du roman éponyme de Gaël Faye lui vaut le Valois de la Meilleure actrice au Festival du film francophone d'Angoulême en septembre 2020. Pour sa part, Joël Karekezi est un cinéaste rwandais, mondialement reconnu, notamment pour «Le Pardon», court métrage multiprimé sur la réconciliation après le génocide de 1994 contre les Tutsis qui donnera lieu à un long métrage projeté dans de nombreux festivals. En 2018 Joël Karekezi a présenté The Mercy of Jungle, portant cette fois sur la deuxième guerre du Congo, et qui remporte l'Etalon d'or de Yennenga, au Fespaco 2019. Créée en 2013, l'Association des Trophées francophones du cinéma vise à encourager la diversité et la liberté de création cinématographique au sein des pays francophones et à attirer l'attention du public sur ces cinémas. Par ailleurs, et c'est l'un de ses objectifs centraux, l'AtfCiné souhaite stimuler le dynamisme des filières cinéma et audiovisuel de la francophonie via l'accompagnement, la structuration et la valorisation des professionnel.le.s du secteur audiovisuel des pays hôtes. Cela, afin de soutenir l'émergence d'une nouvelle génération de cinéastes et d'opérateur.rices du cinéma (festivals, écoles) de la francophonie. À noter qu'au programme figurait aussi une rencontre organisée autour de la production cinématographique entre la productrice tunisienne Dora Bouchoucha et des professionnels du cinéma et de l'industrie créative au Rwanda. Figure incontournable du cinéma en Tunisie et à l'international, Dora Bouchoucha fonde sa société de production Nomadis Images (La Voie normale, Weldi, Omertà, Corps étrangers, Hedi, Un vent de liberté...) en 1995. Elle crée et dirige l'association Sud Ecriture qui vise à former des auteurs africains et arabes. Par ailleurs, elle s'investit dans différents festivals de cinéma à l'international et dirige, entre 2008 et 2015, les Journées cinématographiques de Carthage à Tunis. En 2017, elle est élue membre permanent du comité de CineMart rattaché au Festival International du film de Rotterdam. Dora Bouchoucha était membre du jury à la dernière Mostra de Venise. La cérémonie a été présentée et animée par Davy Carmel Ingabire, présentateur télévisé et styliste burundais, et Michèle Iradukunda, journaliste, présentatrice et productrice pour RTV, ancienne première dauphine et miss candidate à Miss Rwanda 2019.