Le ministre a indiqué que toute personne qui violerait la loi se verra appliquer en conséquence les dispositions juridiques. Le chef islamiste Ali Benhadj est à tout moment passible d'une action en justice mais dans un délai qui ne dépassera pas les trois années. «L'action publique ne s'éteint pas avant trois ans dans le cas d'une contravention», a répondu le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, hier, à une question portant sur les déclarations de Ali Benhadj au journal français Le Monde. Dans le cas d'une contravention, l'action publique expire effectivement, dans un délai de trois ans. En revanche, la période peut aller jusqu'à cinq années dans le cas d'un délit. Pour le cas de Ali Benhadj, le ministre a explicitement parlé de contravention. M.Belaïz considère-t-il les propos de l'ex-numéro deux du FIS dissous, comme étant une contravention à la loi? M.Belaïz n'a apporté aucune précision. D'autre part, interrogé sur le fait de savoir si une déclaration, dans un journal algérien ou étranger, faite par un islamiste comme Ali Benhadj, est considérée comme politique ou non, le ministre de la Justice n'a pas répondu. Cependant, il a tenu à souligner que «toute personne qui violerait la loi se verra appliquer en conséquence les dispositions juridiques qu'il s'agisse de Benhadj ou d'une autre personne». Il appuie encore: «Toute personne qui violerait la loi relative à la réconciliation nationale plébiscitée par le peuple algérien, sera passible de sanctions prévues par cette loi qui sera appliquée à la lettre.» Une loi, dit-il, qui a permis jusqu'à aujourd'hui, la libération de plus de 2025 islamistes. Le ministre de la Justice qui s'exprimait en marge de la visite effectuée hier, par le président de la République à Alger, a apporté une autre précision au sujet des trois islamistes arrêtés dernièrement et qui, pourtant, ont été libérés dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation. «Ces islamistes ont été libérés par erreur», a précisé M.Belaïz avant d'ajouter: «Les magistrats sont des humains, ils ne sont pas infaillibles.» Les forces de sécurité ont arrêté le 2 avril dernier trois islamistes libérés un mois auparavant dans le cadre de l'application des textes de la charte. Il s'agit de Abdelmadjid Dahoumane, qui a été accusé de planifier des attentats aux côtés de l'Algérien Ahmed Ressam. Selon le journal Al Hayat, le nom de Dahoumane figure dans la liste des islamistes présumés et dont la tête a été mise à prix à 5 millions de dollars avant qu'il ne soit arrêté en Algérie en mars 2001. Le deuxième islamiste est Adel Boumezbar qui était en prison depuis 2002 avant sa sortie au début du mois dernier, toujours dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation. Enfin, le troisième islamiste est Mohamed Benyamina, qui porte le pseudonyme «Abou el Layth el Djaza'iri» qui est accusé de préparer des attaques contre le bâtiment des services secrets français à Paris et de planifier des attentats dans le métro de Paris et à l'aéroport international d'Orly à Paris. Selon Al Hayat, ces trois islamistes ont été réclamés par les services de sécurité américains dans le cadre de leurs investigations.