Des milliers de personnes défilaient samedi pour la troisième semaine consécutive dans les rues de Paris et de plusieurs villes de France pour dénoncer une proposition de loi sur la sécurité, qu'ils considèrent comme «liberticide», ont rapporté les médias. Les deux dernières manifestations s'étaient soldées par de violents incidents et affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants qualifiés «d'ultras» ou de «casseurs» par les autorités, en particulier à Paris. Cette fois, le collectif de syndicats et d'associations à l'initiative de la protestation n'avait pas appelé à manifester dans la capitale, mais une partie d'entre eux a toutefois décidé de passer outre et organisé un défilé parisien. Réunis derrière une immense banderole proclamant «stop aux lois liberticides, stop islamophobie», plusieurs milliers de manifestants ont commencé dans l'après-midi à défiler sous la pluie et serrés de près par d'importants effectifs de forces de l'ordre. Peu de temps après le départ du cortège parisien, samedi, le ministère de l'Intérieur avait déjà fait état de 50 interpellations à Paris. Adoptée par les députés, la proposition de loi «Sécurité globale» suscite depuis des semaines de vives critiques de la part de la gauche, des journalistes et des ONG de défense des libertés. Le texte est accusé par ses détracteurs de porter atteinte aux libertés de la presse, d'expression et de manifester et d'instaurer «des outils de surveillance de masse». Outre Paris, 1.800 personnes selon la préfecture ont défilé dans le calme dans le centre-ville de Montpellier (sud). Par ailleurs, le Premier ministre français Jean Castex reçoit aujourd'hui le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi, l'occasion de faire le point sur les coopérations entre les deux pays et sur le soutien sanitaire de la France à la Tunisie, a indiqué dimanche Matignon. «Cette visite s'inscrit dans le contexte de la solidarité marquée par la Tunisie à l'égard de la France à la suite de l'attentat de Nice», soulignent les services du Premier ministre dans un communiqué. Brahim Aouissaoui, qui a tué au couteau trois personnes dans la basilique de Nice (Sud-Est) le 29 octobre, est un Tunisien de 21 ans. La rencontre à Matignon «permettra de passer en revue les coopérations entre la France et la Tunisie dans les domaines prioritaires suivis dans le cadre du Haut Conseil de coopération présidé par les deux Premiers ministres»: développement économique, justice, défense, éducation et encore culture. Lors de cet entretien, il sera fait le point «sur le soutien apporté par la France à la Tunisie en matière sanitaire et hospitalière», et sur le renforcement de «la coopération dans le domaine migratoire, en particulier en matière de lutte contre l'immigration irrégulière», ajoute Matignon. «La Tunisie est un partenaire prioritaire pour la France et la relation franco-tunisienne est unique», insiste-t-on. Le président français Emmanuel Macron avait reçu en juin son homologue tunisien Kaïs Saïed, lui annonçant une enveloppe de 350 millions d'euros de prêts.