Cette protestation intervient alors que le pays vit dans un contexte marqué par une crise multidimensionnelle, à savoir socioéconomique, sanitaire, constitutionnelle et politique. Outre la crise politique et surtout socioéconomique qui perdure, le pays fait face depuis quelques jours à un mouvement de protestation populaire, réprimé par les forces de sécurité Nombre d'organisations et associations ont appelé à une grande marche aujourd'hui qui prendra le départ à la place Chokri-Belaïd au niveau de l'avenue Mohammed-V, dans le centre de Tunis, pour réclamer la libération des personnes arrêtées lors des violences nocturnes mais aussi pour appeler au respect des droits humains, notamment le droit d'expression, de manifestation et de protestation pacifique, ainsi que pour exprimer leur rejet de toutes les lois pénales contraires à la démocratie comme la loi 52. Dans ce sillage, soixante-six organisations et associations ont indiqué, dans un communiqué, que les récents mouvements de protestation avaient été "confrontés à d'horribles répressions et brutalités policières, qui avaient conduit au décès du martyr Haikel Rachdi à Sbeitla et à l'arrestation de plus de 1 600 manifestants des quartiers populaires", a ajouté ce média. Selon la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), le nombre d'arrestations s'élevait à 1 680 en date du 18 janvier, dont 632 citoyens des quartiers d'Ettadhamon, Malassine, Fouchana, Sijoumi et Rebourba. Cette protestation intervient alors que la Tunisie vit dans un contexte marqué par une crise multidimensionnelle, à savoir socio-économique, sanitaire, constitutionnelle et politique. Ainsi, hormis la crise sanitaire et la situation économique qui ne cesse de se détériorer, le pays connaît une crise politique dans une conjoncture qui est de nature à exacerber davantage la tension sociale qui est à l'origine des émeutes marquant le 10e anniversaire de la chute de Benali. Cette crise latente s'est déclenchée suite au rejet par le président élu, Kaïs Saïed, du remaniement ministériel, effectué par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi au motif que ce remaniement a enfreint la Constitution en ce sens que les ministres proposés étaient impliqués dans des affaires de conflits d'intérêts. Face à la fermeté du président Kaïs Saïed, le chef du gouvernement aurait décidé de céder et de privilégier le dialogue politique pour trouver une solution à la crise, suite au conseil des représentants de la coalition gouvernementale, qu'il aurait reçu en fin de semaine. À ce propos la rencontre attendue pour hier entre le président de la République et le chef du gouvernement Hichem Mechichi — à la demande de ce dernier après la réunion politique — porterait sur le remaniement ministériel, a indiqué Mosaïque FM. Selon la même source, le chef du gouvernement a sollicité une entrevue avec le chef de l'Etat pour dépasser la crise actuelle, causée par le refus de ce dernier de convoquer des ministres, suspectés de corruption et de conflit d'intérêts, pour prêter serment. M. Mechichi envisageait de demander à Kaïs Saïed de lui donner les noms des ministres pour lesquels avait été émise une objection, en vue de leur remplacement, et ainsi permettre au gouvernement de prendre ses fonctions. Plusieurs hommes politiques ont également proposé des solutions afin de résoudre la crise. Ces solutions consistent essentiellement à inviter les ministres —que le président de la République, Kais Saïed, refuse de recevoir pour prêter serment — à céder leurs portefeuilles ministériels à d'autres.