C'est le branle-bas de combat. Les responsables de plusieurs localités composant El Bahia, se préparent pour les Jeux méditerranéens de 2021. Ce sont plusieurs dizaines de bulldozers, aux moteurs vrombissants, et autres engins qui ont été mis en marche dès les premières heures de la matinée de jeudi. La destination prise n'est autre que la bourgade de Hassiane Toual (ex-Fleurus), rattachée à la commune, aux terres agricoles tant fertiles, de Benfréha, localité située à une vingtaine de kilomètres dans le sud-est de la wilaya d'Oran. Arrivés sur place, l'ordre, qui a été donné, a été tout de suite mis en application, consistant en la démolition de plusieurs dizaines de bidonvilles dressés, illégalement et sans aucune autorisation, sur des espaces appartenant aux services forestiers. De ces bidonvilles démolis, 69 taudis ont été achevés, alors que 63 autres sont en voie de lancement des travaux, grâce à la large complicité des courtiers ayant fait leur principale mission, la surenchère, en s'occupant de la vente illégale des terrains revenant de droit aux services de l'Etat. Les services forestiers d'Oran ont estimé juste de faire appel aux services territorialement compétents des tribunaux d'Oran en déposant des plaintes contre ces courtiers, ne trouvant rien de mieux à faire, que de commercialiser illégalement les biens forestiers. C'est le branle-bas de combat. Les responsables de plusieurs localités composant El Bahia, qui se préparent pour les Jeux méditerranéens de 2021, sont sur le qui-vive permanent, ces derniers jours. Dans le tas, ils activent, et s'activent en réparant les torts de leurs responsables prédécesseurs en intervenant non pour stopper cette invasion orchestrée par les mal-logés, mais en s'accaparant, en toute impunité, des dizaines d'hectares de terres ne leur appartenant pas. Aussi, ils s'agitent dans tous les sens en vue de donner la meilleure image d'un cadre de vie meilleur que celui connu jusque-là. Dans le sillage de plusieurs opérations programmes concoctées au titre de la lutte contre la dégénérescence de la deuxième capitale du pays, le ton est donné à la «débidonvillisation» de la ville. En plus de l'opération de jeudi, l'on annonce vaniteusement la démolition, récente, d'une centaine de constructions illicitement dressées sur des terres appartenant à l'Etat dans la commune de Benfréha. Il n'a été relevé aucune résistance de la part de ses squatteurs. «Nous sommes fin prêts pour lancer un vaste programme rentrant dans le cadre de la mise à plat desdits bidonvilles», a-t-on indiqué au niveau de la commune de Benfréha. Le passage des bulldozers-démolisseurs est donc incontestable, les occupants des bidonvilles seront mis devant le fait accompli, en recevant des mises en demeure les sommant de quitter les lieux. Les concernés sont donc appelés à se préparer d'ores et déjà à les évacuer dans un délai, ne dépassant pas la date, qui sera fixée d'un commun accord par toutes les entités en relation avec une telle problématique. L'administration n'a en ce sens affiché aucune intransigeance en faisant vider les lieux squattés par plusieurs dizaines de familles, dont la majorité risque de se retrouver dans la rue une fois chassée. Ce n'est pas tout. Des arrêtés de démolition ont été établis. Leur exécution est en attente du feu vert des responsables hiérarchiques. Localement, notamment chez les responsables de la municipalité concernée en premier lieu par une telle opération, l'on se conforme au refrain local faisant état de «la récupération d'un important foncier devant abriter des projets d'utilité publique». Hélas! Rien de cela n'a été concrétisé jusque-là, malgré les opérations de démolition menées auparavant. La mise à plat de la clochardisation des villes a été décidée par le pouvoir central, tandis que ses relais locaux ne font que suivre, en mettant en application des mesures rentrant dans le cadre du retour de l'ordre dans des villes abandonnées à leur triste sort, avant que d'importants terrains vierges ne fassent l'objet de squats. Dans le tas, la commune de Benfréha n'est pas en reste. Des terres fertiles ainsi que d'autres urbanisables ont, à la faveur du relâchement des responsables locaux, été envahies par des énergumènes dressant des tas de tôles avant de les occuper. Plus d'un d'entre eux explique son acte par la lancinante question du logement. Le consensus est commun chez la majeure partie de ces squatteurs, le chantage à observer sur l'administration est souvent payant. Nombreux sont ceux qui croient dur comme fer que dresser un bidonville sur un terrain de l'Etat est synonyme d'un logement à bénéficier dans le cadre des opérations de relogement lancées par le département de Abdelwahid Temmar, le ministère de l'Habitat. Rien de cela ne pourrait faire l'objet de l'indulgence de l'administration, étant donné que les occupants de terrains forestiers ne sont autres que des squatteurs motivés par la petite mafia du foncier, d'où la nécessité de mettre un terme à de tels agissements, qui sont ancrés dans les esprits des hommes et femmes, estimant que bénéficier d'un logement doit passer par l'occupation illégale des terres agricoles. «Rien ne justifie un tel recours», a-t-on expliqué sur place.