Le phénomène revient en force malgré le mauvais temps et l'étau qui se resserre autour des passeurs. Les gardes-côtes de la façade maritime de la partie Ouest du pays ont déjoué, en fin de semaine, une tentative de harga de 12 jeunes Algériens âgés entre 13 et 29 ans interceptés à 10 miles nautiques au nord-est de la plage de cap Carbon à Arzew. Les 12 candidats à l'émigration clandestine étaient à bord d'une embarcation artisanale, le Botti. Toujours dans le cadre de la lutte contre ce phénomène, 26 candidats à l'émigration clandestine dont 12 ressortissants marocains, une femme et un enfant ont été interceptés à la fin de la semaine par les gardes-côtes au large de cap Carbon à Arzew. Le premier groupe composé de 12 candidats dont une femme et son bébé ont été interpellés mardi matin au large de cap Carbon, tandis que le deuxième groupe composé de 14 harraga dont 12 ressortissants marocains ont été interceptés par les gardes-côtes mer-credi matin au large de cap Carbon. Aussitôt alertés, les éléments de la Protection civile se sont rendus sur les lieux où ils ont secouru les harraga qui étaient tous en parfaite santé. Ils ont été conduits à la brigade de la Gendarmerie nationale qui procède à l'enquête. Cette déferlante humaine visant la péninsule ibérique est de plus en plus croissante ces dernières années. Depuis le début de l'année, plus de 10.000 Algériens ont réussi à rallier clandestinement les côtes espagnoles depuis le début de l'année. Ils représentent un tiers des arrivées de migrants clandestins dans le pays. Le gouvernement espagnol a, tout récemment, annoncé l'expulsion des sans-papiers algériens présents sur son sol. Après le Maroc et la Mauritanie, l'Algérie devenait, ainsi, le troisième pays à accepter le retour de ses ressortissants entrés en Espagne de manière illégale. Ces derniers mois, plusieurs responsables espagnols, dont Fernando Marlaska, ministre de l'Intérieur, et Arancha Gonzalez Laya, ministre des Affaires étrangères, ont fait le déplacement à Alger et se sont entretenus avec les hautes autorités du pays. Le ministère de l'Intérieur espagnol a conclu un accord avec la compagnie maritime Transmediterránea pour l'affrètement de trois bateaux en vue de l'organisation d'une opération d'expulsion de migrants vers l'Algérie. Les autorités espagnoles ont eu recours à ce procédé au vu de la difficulté d'assurer le transport des migrants vers leur pays d'origine en raison de la fermeture des frontières pour cause de crise sanitaire. Dans chaque bateau, 40 migrants au maximum seront embarqués à destination d'Algérie. Ils seront accompagnés par des agents de la police espagnole qui se chargeront de l'escorte. Le coût de cette opération s'élève à 65.000 euros environ pour chaque bateau. L'Espagne pourrait financer ces trois navires via un fonds spécial de l'Union européenne. Aucune information n'a filtré sur la date de départ de ces trois bateaux affrétés par le gouvernement espagnol auprès de la compagnie maritime Transmediterránea. En 2020, l'Espagne a enregistré l'arrivée de 35.656 migrants clandestins, selon des statistiques arrêtées au mois de novembre. 10.930 d'entre eux sont algériens, selon El Independiente. Le chiffre a quasiment triplé par rapport à 2019 où il était estimé à 3.559 immigrants clandestins. C'est dans le but de freiner cette déferlante d'immigrés clandestins que les autorités espagnoles ont entamé les opérations d'expulsions vers la Mauritanie, le Maroc et dernièrement vers l'Algérie.