L'Algérie fait face à une situation des plus périlleuses et délicates à ses frontières. Ce pays continent partage ses frontières avec six autres pays, c'est dire que l'enjeu n'est pas reluisant de gérer les conflits et les crises qui surgissent ici et là dans les pays frontaliers. Depuis une décennie, l'Algérie se voit dans une situation de «veille» pour parer aux crises régionales qui pourraient chambouler les calculs au plan de la géopolitique régionale et internationale à la fois. Depuis l'intervention de l'Otan en Libye et ce que cela à provoqué comme situation de guerre, l'Algérie n'a cessé de faire face à cette nouvelle donne aux conséquences géostratégiques des plus dangereuses quant à la sécurité de nos territoires et frontières avec la propagation sans précédent des armes et des groupes terroristes dans le but de déstabiliser davantage la région et favoriser un chaos au niveau régional. Le Sahel est un cas saillant quant à exacerber les crises et les guerres et la doctrine néocoloniale comme c'est le cas au Mali et au Niger, deux pays avec qui l'Algérie partage ses frontières. La crise de la Libye, qui persiste toujours, n'arrive pas à trouver une issue intrinsèque et inclusive, ce statu quo maintenu par des forces et des puissances étrangères aux visées expansionnistes, a poussé l'Algérie à coordonner avec la Tunisie dans l'objectif de sécuriser les frontières et se mettre en alerte maximale face aux menaces terroristes et même d'ingérences des parties qui tirent les ficelles de la situation en Libye. L'enjeu de la défense des frontières algériennes s'est maintenant renforcé avec l'idée de la sauvegarde de l'Etat national de par ce que connaît la région du Sahel en général et le Maghreb en particulier. Cette nouvelle donne peu reluisante pour l'Algérie vient d'être perturbée aussi par les développements récents à nos frontières de l'Ouest. C'est une crise doublée de la normalisation du Makhzen avec l'entité sioniste à l'aune du conflit qui vient d'être déclenché part le Royaume chérifien en violant le cessez-le-feu dans les territoires du Sahara occidental. La question est délicate, la frontière Ouest est non seulement jalonnée par le conflit traditionnel autour de la question du Sahara occidental, mais le danger vient de s'exprimer à travers la normalisation du Makhzen avec l'entité sioniste. L'Algérie qui ne négocie pas ses positions de principe à propos de la cause palestinienne et du Sahara occidental, se voit aujourd'hui entourée d'une ceinture de feu mais aussi de la présence pour la première fois depuis son indépendance d'un ennemi non loin de sa frontière Ouest. Un ennemi auquel le Royaume chérifien fait recours dans la perspective de brouiller les cartes dans la région et servir comme piédestal pour les forces impérialistes dont les visées ne sont pas à démontrer. Cette nouvelle réalité à nos frontières met l'Algérie dans une situation de vigilance extrême, il y va de la sécurité de nos frontières et de la souveraineté nationale. L'Algérie est consciente de l'enjeu et des risques qui guettent nos frontières, cet élément nouveau qui vient de chambouler la donne géopolitique de la région, pousse l'Algérie à développer d'autres mécanismes de sécurité et de sauvegarde de l'intégrité territoriale du pays et de sa souveraineté. C'est le renforcement de ses moyens de défense et aussi stratégiques qui sont aujourd'hui au centre de ses préoccupations majeures. Il faut dire que nos frontières doivent être sauvegardées et défendues par tous les moyens, mais cela doit être fait en donnant plus d'importance à la valeur patriotique comme choix doctrinal et politique. Le rempart réside dans la consolidation de plus en plus du front anti-impérialiste et belliciste. Mais aussi un front interne qui doit faire de la défense de l'unité nationale et de la souveraineté le maître-mot.