A l'origine, le non-respect des conditions d'exploitation. Véritable opération mains propres que celle qui s'opère dans le secteur du tourisme. Jugez-en: une vingtaine d'hôtels fermés à Alger et 17 autres proposés à la fermeture pour «non-respect des conditions d'exploitation». Le premier responsable du département du Tourisme, M.Nourreddine Moussa, ne compte pas y aller de main morte. Dans un entretien accordé hier à l'APS, il a déclaré que «la commission technique intersectorielle des établissements touristiques a adressé des mises en demeure à 37 hôtels de la capitale ainsi que 22 avertissements et 34 convocations à d'autres établissements hôteliers pour régularisation de dossiers». A travers ces mesures, le ministre du Tourisme compte vraiment assainir son secteur. D'autant plus que l'Algérie aspire plus que jamais, à redorer le blason terni du tourisme. Cependant, avec l'approche de la saison estivale et la fermeture des hôtels, on aura du mal à héberger les quelques touristes étrangers qui affluent vers notre pays. D'autant plus que cette opération ne concerne pas uniquement les établissements touristiques algérois, mais aussi ceux de l'ouest du pays. Ainsi à Oran, 28 hôtels ont fait l'objet de mises en demeure pour diverses infractions, 44 ont reçu des convocations pour régulariser leur situation administrative, alors que 27 ont été proposés à un contrôle technique. Dans cette wilaya, le contrôle ne s'arrête pas à ce point. D'ailleurs, 5 hôtels sont actuellement soumis à une inspection technique et 5 autres ont été proposés à la fermeture temporaire. Ces mesures ont été prises par la commission en raison du «non-respect par ces établissements de la réglementation en vigueur». Le ministre du Tourisme a ajouté que la même opération de contrôle est en cours à Annaba, Béjaïa et dans d'autres villes du pays. Ainsi donc, les établissements touristiques et hôteliers sont désormais appelés à s'astreindre aux normes de classement prévues par la réglementation en vigueur. Dans cette optique, M.Moussa a fait savoir que l'opération de classification et de reclassement des établissements hôteliers a atteint les 1004 établissements. Néanmoins, cette opération connaît, depuis le 22 novembre 2005, une pause qui durera une année. Cette halte a été décidée «afin de permettre aux propriétaires de ces établissements de prendre les dispositions nécessaires pour les mettre aux normes de classement prévues par la réglementation en vigueur», a-t-il expliqué. Au sujet des protestations du syndicat des travailleurs du commerce et du tourisme contre la privatisation des hôtels sans la participation du partenaire social, le ministre a souligné que la privatisation des hôtels peut revêtir plusieurs formes, à savoir le partenariat et l'ouverture totale ou partielle du capital. «Les travailleurs des établissements hôteliers doivent savoir que la procédure d'acquisition obéit à un cahier des charges qui prévoit le maintien de l'activité et de l'effectif durant une période allant jusqu'à cinq années», a-t-il indiqué. Il ne va pas sans ajouter que, à l'ère de l'économie de marché, la gestion publique du secteur du tourisme est devenue «obsolète et caduque». Il a, en outre, affirmé la volonté de l'Etat de «se désengager de la sphère gestion tout en renforçant ses missions de régulation, de réglementation et de contrôle». Concernant le foncier touristique, le ministre a relevé l'existence de 172 ZET (Zones d'extension touristique) à travers tout le territoire national, tout en reconnaissant qu'une partie de ce foncier a été dévoyée par d'autres institutions, «nécessité oblige». «Nous avons déjà terminé les études d'aménagement de 22 ZET et 20 autres sont programmées pour la période 2005-2009», a-t-il ajouté. Il a également rappelé, à cette occasion, que 301 hôtels de moyenne gamme sont en cours de réalisation pour une capacité prévisionnelle de 30.000 lits, soulignant, à cet égard, le déficit enregistré en matière d'infrastructures d'accueil des touristes. S'agissant de la prochaine saison estivale, M.Moussa a souligné que les préparatifs vont bon train. Il a indiqué que plusieurs secteurs y contribueront. «Les inspections pour une meilleure prestation de services ont déjà commencé et l'Agence nationale du développement du tourisme (Andt) a reçu des instructions pour assister les wilayas dans l'aménagement des plages», a indiqué le ministre. Aussi, a-t-il mis le point sur l'uniformisation, dès la prochaine saison estivale, du cahier des charges de l'exploitation de plages. Il a signalé que l'accès sera désormais gratuit. S'agissant du tourisme urbain, M.Moussa a annoncé que deux journées d'étude sont prévues les 17 et 18 avril avec le ministère chargé de la Ville.