La mise en oeuvre des programmes de développement des zones steppiques est entravée par plusieurs contraintes. Les zones steppiques livrées au danger de la désertification, commencent, semble-t-il, à reprendre du poil de la bête. Grâce à la politique de développement, menée surtout par le Haut commissariat au développement de la steppe, 2,6 millions d'hectares ont été restaurés, depuis 2001 sur un ensemble de 7 millions, soit 38% de parcelles mises en défens. Mieux encore, sur un million d'hectares très dégradés, 300.000 ont été réhabilités par la plantation pastorale, soit 33% de la superficie. Le risque est gros, mais le pari est osé. Il est utile de signaler que sur les zones steppiques qui s'étendent sur une superficie de 32 millions d'hectares, 13 millions font l'objet d'un état de désertification accentuée, tandis que le niveau de la production fourragère est inférieur à 50% unités par hectare et par an. les besoins alimentaires du cheptel ne se trouvent ainsi satisfaits qu'à hauteur de 25%. La barre a été redressée, quoique partiellement jusqu'à l'heure actuelle, grâce à la politique nationale de développement intégré de la région steppique. A partir de 2003, s'inscrivant dans le cadre de la mise en oeuvre du Pndar, 557 projets de proximité de lutte contre la désertification et de développement du pastoralisme ont été réalisés. S'agissant de la production fourragère, les périmètres irrigués sont de l'ordre de 410.000 hectares sur un potentiel de 1000.000 hectares de terres irrigables. La production fourragère est passée donc de 25% à 55%, soit 2,9 milliards d'unités fourragères. Au cours du premier trimestre 2006, l'on a pu, en référence au tableau brossé par Belkacem Kacimi, commissaire général au développement de la steppe, préserver 1934.945 hectares de parcours par la mise en défens. Quant à la production pastorale, celle-ci a touché durant le même laps de temps 8527 hectares. A cela s'ajoutent la réhabilitation et la réalisation de 274 points d'eau. Selon les prévisions du Haut commissariat au développement de la steppe, la politique de lutte contre la désertification est appelée à connaître sa vitesse de croisière à la faveur du plan de soutien à la croissance économique 2005-2009. Il est prévu grâce à ce programme de soutien , mais aussi au plan de développement destiné aux Hauts-Plateaux, la préservation et la régénération de 4,2 millions d'hectares de parcours. A propos de la production fourragère, il est également prévu l'irrigation de 350.000 hectares par épandage de crues. Cela dit, en dépit de tous les efforts consentis par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la problématique de la désertification est loin d'être réglée. Car, sur le terrain, la mise en oeuvre des programmes de développement des zones steppiques est entravée, a-t-on reconnu, par plusieurs contraintes. A ce propos, l'on a mis en avant la faible coordination entre les différents partenaires chargés de l'exécution des programmes de développement. Il a été constaté aussi l'absence d'une loi spécifique régissant l'activité pastorale capable d'assurer la protection et la valorisation des ressources naturelles. Bien que la loi 90-25 et l'ordonnance 95-26 confirment que les terres de parcours appelées communément «archs» et communales sont propriétés de l'Etat, le statut foncier de ces terres, reste donc à préciser. L'absence de ce cadre juridique fait aussi de sorte à ce qu'aucune obligation ne soit prescrite aux «pseudo-éleveurs» afin de protéger et préserver les parcours. L'on a relevé aussi des contraintes d'ordre organisationnel, une difficulté due, explique-t-on, à l'effritement du modèle traditionnel et ancestral de gestion des communautés pastorales, en l'absence aussi d'une gestion professionnelle censée répondre à cette exigence.