Dans les discours officiels, les responsables prient les investisseurs et industriels à venir s'installer à Bouira. La réalité à laquelle sont confrontés ceux qui ont répondu favorablement est en contradiction avec ces invitations. La zone industrielle du chef-lieu est à quelques encablures du centre-ville. Cette zone n'offre aucune commodité et se trouve être à l'origine d'un manque à gagner pour plusieurs industriels qui ont mis leurs biens dans des activités diverses. Une association regroupant l'ensemble des occupants de ces lieux envisage de réagir. Pour les besoins d'un rond-point, l'administration a dévié l'accès vers cette zone en aménageant une nouvelle piste, une de plus. Depuis son affectation voilà plus de deux décennies, cette zone industrielle est inaccessible en temps de pluie. En été, la situation n'est pas meilleure puisque la poussière entrave considérablement le travail. La majorité des unités relèvent de l'agroalimentaire et la poussière oblige les producteurs à travailler avec les portes et fenêtres fermées. Pour l'administration, le bitumage des voies n'est pas du seul ressort des pouvoirs publics mais des bénéficiaires. Les investisseurs, eux, rétorquent en s'interrogeant quant aux promesses et autres avantages prônés pour attirer les capitaux. «L'Etat a mis à notre service un espace au prix fort. On nous demande de viabiliser alors que les terrains sur papier devaient l'être...» La situation actuelle est fortement préjudiciable. Beaucoup de clients évitent d'entrer dans cette zone difficile d'accès. Même les accès réalisés récemment sur les côtés nord et sud sont restés à l'état de pistes. Un producteur de biscuits a déjà mis la clé sous le paillasson et les autres ne sauraient tarder à suivre sa trace si la situation persiste. «Les pouvoirs publics, qui nous sollicitent à chaque occasion pour des aides, doivent savoir que nous aussi nous avons besoin de leur aide. Il s'agit du pain de nos enfants et de celui des familles de nos employés...»