Les deux Premiers ministres, algérien et français, «ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité des relations bilatérales marquées par des échanges réguliers, au plus haut niveau», lors d'une communication téléphonique, avant-hier, rapporte un communiqué des services de Abdelaziz Djerad. Avec son homologue, Jean Castex, Dejrad s'est félicité de la «concertation permanente sur les perspectives de la coopération algéro-française dans divers domaines», souligne-t-on de même source. Dans le communiqué, somme toute conforme à la tradition diplomatique, l'on apprend que les deux hommes ont mis en avant «leur volonté résolue à oeuvrer pour l'édification d'un partenariat d'exception, prôné de part et d'autre». Voilà un concept, traduit en volonté commune, lors de la visite de Jacques Chirac à Alger, mais qui n'a pas encore trouvé la voie d'une concrétisation sur le terrain. L'objectif annoncé par Alger et Paris qui consiste à renforcer la coopération algéro-française au bénéfice des deux pays, relève toujours du projet, notamment pour ce qui concerne les investissements et le transfert de technologie. Il reste que les deux pays ont, tout de même, avancé dans l'édification du «partenariat d'exception» à travers les instances permanentes de dialogue qu'ils se sont «offertes». Même si ces deux instances que sont le Comité mixte économique algéro-français (Comefa), co-présidé par les deux ministres des Affaires étrangères et le Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (Cihn), coprésidé par les deux Premiers ministres, n'ont rien produit de «révolutionnaire», il n'en demeure pas moins des cadres de concertation régulière, permettant de maintenir un dialogue suivi. A ce propos, il faut savoir que l'objet de cette communication téléphonique est en rapport avec la réunion à Alger du Cihn. 5e du nom, la session du Cihn promet d'être intéressante, en ce sens qu'elle renouera les fils entre Alger et Paris quelque peu distendus en raison de la crise institutionnelle vécue par l'Algérie, en 2019, et la pandémie de Covid-19 en 2020, qui a empêché des visites mutuelles au niveau des chefs d'Etat. Les deux Premiers ministres ont mis en exergue la «nécessité de faire de cette importante échéance un moment fort dans la consolidation, l'enrichissement et la diversification de la coopération entre les deux pays», rapporte le même communiqué. Il y a lieu de souligner que la session du Cihn, dont la date n'a pas été fixée, remettra le train de la coopération algéro-française sur les rails, mais il ne faut pas en attendre beaucoup. Les responsables des deux pays doivent prioritairement s'entendre sur la définition de «partenariat d'exception». Il reste du chemin à parcourir pour atteindre l'excellence dans les relations algéro-françaises. Et même si le communiqué n'en fait pas état, la question mémorielle demeure entière. Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron se sont entendus sur la nécessité de dépassionner les débats, en chargeant deux historiens du dossier. C'est la qualité du travail fourni pas Abdelmadjid Chikhi et Benjamin Stora qui déterminera la profondeur du «partenariat d'exception». En attendant, les deux présidents affichent leur optimisme de réussir un «coup historique».