Plusieurs dizaines de supporters de la JS Kabylie ont tenu un rassemblement, hier, dans la ville de Tizi Ouzou pour appeler le président de leur club, Chérif Mellal, à démissionner de son poste. L'action de ces derniers était une réponse à un appel sur les réseaux sociaux pour une marche, dont l'objectif est de dénoncer la gestion, qualifiée de catastrophique de Mellal. Le rassemblement intervenait alors qu'une large campagne menée sur les réseaux sociaux pour le départ de l'actuel responsable du club. Hier, on avait l'impression de revivre le même scénario que celui d'il y a quatre années, où des marches ont été organisées pour réclamer le départ de l'ancien président, feu Moh Chérif Hannachi. Mais hier, la présence d'un dispositif sécuritaire important a empêché plusieurs personnes de se joindre aux manifestants. En sus, plusieurs interpellations ont eu lieu, dont celle de l'ancien président du comité de supporters (S. A. A.). La JSK renoue, ainsi, avec l'instabilité à son plus haut niveau. À la tête de la direction, sévit une guerre de déclarations sans merci, opposant les partisans de Mellal à ses détracteurs. Les deux parties ont passé la semaine dernière à se battre à coups de déclarations. Le président, via une chaîne de télévision privée, a qualifié Malek Azlef de mal de la JSK spécialisé dans la «fitna». Le responsable du club kabyle a mis cette occasion à profit pour s'attaquer à un autre membre de la direction, en l'occurrence Yazid Yarichene, le défiant de prouver ses financements pour la JSK. Le lendemain, ce dernier réplique et met au défi Mellal de rendre publiques les traces de ses financements pour le club. De son côté, Azlef affiche clairement son soutien à Yarichene appelant Mellal à rendre le tablier «s'il ne peut pas résoudre les problèmes financiers de l'équipe». Des propos émanant des deux parties ont, ainsi, ouvert la voie à une véritable guerre des tranchées sur les réseaux sociaux et dans les médias. Du coup, c'est le moral des troupes qui se trouve ramené au plus bas, alors que la nécessité de revenir au classement se fait de plus en plus urgente. Ainsi, après une brève accalmie, la maison JSK renoue avec les conflits internes, de l'avis de beaucoup de supporters qui n'ont pas hésité à critiquer les deux parties qui «s'offrent en spectacle» au détriment de l'image du club kabyle qui a beaucoup honoré son pays sur les terrains du monde entier. Un club qui a connu beaucoup de péripéties, ces dernières années à cause de ce genre de conflits. Pour rappel, le départ de Hannachi a été précédé d'une guerre des tranchées qui aura duré plusieurs années successives avec des plaintes qui atterrissaient sur le bureau du juge. En fin de compte, ce dernier est parti laissant derrière lui un grand espoir que la prochaine direction ramène la JSK à bon port. Mais hélas, l'espoir n'aura vécu qu'un laps de temps. La gestion de Cherif Mellal est à nouveau dénoncée par un autre groupe au sein de sa direction. Son départ est désormais réclamé avec les mêmes armes qui ont fait tomber Hannachi, son prédécesseur. Mais au bout du compte, même si l'actuelle direction s'en va comme la précédente, il devient clair que la maison JSK ne profite point de ces méthodes. Bien au contraire, elle perd beaucoup de sa notoriété.