Tout porte à croire que les producteurs et autres importateurs s'adonnent à une véritable guerre des prix pour déstabiliser le marché du médicament générique. Il est à noter que la Chine, la Jordanie, l'Iran et l'Inde sont les plus grands fabricants de mé Lancée au début des années 80, la politique de promotion des médicaments génériques en Algérie n'a toujours pas atteint le but escompté. Pourtant, l'Etat mise énormément sur la production nationale afin d'alléger la facture d'importation qui a dépassé deux milliards de dollars en 2008. Selon les médecins, le générique est une reproduction conforme à la molécule mère et possède la même efficacité. Il contient la même quantité de substances actives et est présenté sous la même forme pharmaceutique. Par contre, certains pharmaciens doutent de l'action de certains génériques importés argumentant leurs assertions par le fait que le médicament ne contient pas le même dosage que la molécule mère. C'est ce qui pousse peut-être les consommateurs à opter pour le médicament original. «Si vous prenez par exemple un comprimé «générique» contre le maux de tête produit par un laboratoire jordanien, celui-ci n'a pas la même efficacité qu'un princeps fabriqué en suisse. Vous constaterez toute la différence», témoigne une jeune dame. « Tout le monde sait que l'original est plus efficace que le générique », souligne un autre consommateur. Ces avis sont appuyés par les vendeurs en pharmacie. « Ce sont les malades qui préfèrent le princeps parce qu'ils ont, par expérience, découvert que le médicament princeps est plus efficace que le générique. Cela étant dit, même s'il est utile de répéter que les deux médicaments ont le même effet, le doute persiste toujours chez les consommateurs», explique ce pharmacien qui s'interroge sur le rôle du laboratoire national de contrôle, «a-t-il vraiment les moyens nécessaires pour accomplir sa mission et assurer un contrôle rigoureux qui permet de démontrer la bioéquivalence», dit-il. Difficile de répondre à cette question. Mais vu le prix du médicament générique parfois plus élevé que celui du princeps, tout porte à croire qu'il y a anomalie. A titre d'exemple, le médicament Dilican (princeps) 50 ml (DCI Fluconazine) du laboratoire Pfizer coûte 249,56 DA, alors que le même médicament (générique) du laboratoire « Hikma » est affiché au prix public de 331,84 DA. TAHOR, un autre médicament (princeps) contre le cholestérol, était commercialisé à plus de 3000 DA. Il a baissé jusqu'à 950 DA, selon un pharmacien qui affirme que « plusieurs médicaments originaux concurrencent le générique ». Les exemples de ne manquent pas : Zithtromax 15 ml, (princeps) en solution buvable est mis sur le marché au prix public de 404,77 DA, alors que le même médicament, Zomax 15 ml, (générique) du laboratoire jordanien, est affiché au prix de 457,15DA. Selon les témoignages d'autres pharmaciens, plus de cent produits (princeps) ont vu leur tarif diminuer ces derniers temps. Tout porte à croire que les producteurs et autres importateurs s'adonnent à une véritable guerre des prix pour déstabiliser le marché du médicament générique. Il est à noter que la Chine, la Jordanie, l'Iran et l'Inde sont les plus grands fabricants de médicaments génériques dans le monde. Les laboratoires européens, notamment français, ont peur de perdre leurs «quotas» de notre facture d'importation au profit de leurs concurrents asiatiques, qui, eux aussi, commencent à investir le marché européen. La récente décision des pouvoirs publics enjoignant les sociétés importatrices étrangères à céder au moins 30% de leur capital aux Algériens a fini par porter ses fruits. Le projet de partenariat entre le groupe Saidal et Sanofi-Aventis vient d'être réactivé. Ce partenariat prévoit la production et la commercialisation de médicaments génériques. Il permettra à la société WPS la possibilité de racheter en totalité ou en partie des fabriques locales spécialisées dans le médicament. M. Kedada.