Un nouveau statut de la steppe, qui viendra corriger les lacunes de l'ancien, datant des années 1980, verra le jour prochainement. Une étude sur ce projet a été effectuée, hier, par le conseil d'orientation du Haut commissariat au développement de la steppe (HCDS), présidé par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, au siège de la wilaya de M'sila. Le nouveau statut permettra de faire impliquer davantage les autorités locales dans la réalisation des futurs programmes de développement de la steppe. Il prévoit également le choix de miser sur « la protection » de la steppe et non sur « l'interdiction du pâturage », comme le stipulait l'ancien statut. Une telle orientation permet, semble-t-il, de ramener une meilleure adhésion des citoyens des zones steppiques. En tout cas, c'est ce qu'a estimé, hier, Saïd Barkat lors d'une conférence de presse improvisée à la fin des travaux du conseil. « L'interdiction du pâturage n'a pas donné ses fruits, la désertification s'est aggravée. Quand on a décidé, à partir de 2000, de mettre fin à l'interdit et on l'a remplacé par la protection, le citoyen y a participé », selon Barkat. Pour celui-ci, « l'encadrement juridique doit changer, car le climat et les techniques ont changé ». Le nouveau statut tranche aussi sur l'implication des universités des zones steppiques. « Ce n'est pas normal que les étudiants sortant des universités ne sachent pas comment lutter contre la désertification », regrette M. Barkat. Pour lui, la maîtrise des richesses des régions steppiques ne doit pas avoir affaire à des « étrangers » mais à « nos enfants ». « On ne demandera pas aux étrangers de venir pour nous dévier un oued », s'exclame-t-il. Il s'agit en fait de faire participer les universitaires locaux dans les projets visant la protection de la steppe. Selon M. Barkat, « le HCDS sera réduit à la réalisation de petits projets démonstratifs et pédagogiques, tels que l'épandage, au nom du ministère de l'Agriculture ». Le DG du HCDS, M. Kacimi, précise sur ce plan que « le HCDS va renforcer son rôle et ses missions, améliorer les conditions de travail et de l'encadrement et mettre en place une mission pédagogique au niveau des APC pour les faire associer ». M. Barkat pense, par ailleurs, que la désertification « ne soit devenue une fatalité », cela en mettant l'accent sur l'avant-garde des populations qui doivent s'impliquer davantage dans la lutte contre ce fléau. Sur ce plan, les pouvoirs publics ont consacré, pour le programme 2005-2009, une enveloppe de 7 milliards de dinars par an pour le développement de la steppe. Le programme de lutte contre la désertification pour les prochaines années prévoit de continuer la régénération des parcours sur 4 millions d'hectares par an par la mise en défense et une plantation fourragère sur 250 000 ha/an avec la participation des populations locales. Mais également la densification de la production fourragère par épandage des eaux de crues sur 700 000 ha par la réalisation de cas de dérivation. Ce programme prévoit aussi la réhabilitation de l'activité agricole au niveau des ksour, des oasis et des vallées par la restauration des infrastructures, de lutter contre l'érosion des sols par les travaux de conservation des eaux de sol. En termes d'emploi, il est prévu la création de 170 000 emplois permanents.