Après un début de semaine tiraillé, les cours de leur noir ont effacé leurs pertes et semblent de nouveau enclins à entretenir la remarquable hausse amorcée en fin d'année dernière. Le marché pétrolier avait repris des couleurs suite, notamment, au maintien de la réduction de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés à plus de 7 millions de barils par jour, avec de surcroît, la baisse unilatérale record de 1 million de barils par jour décidée par l'Arabie Saoudite. D'autres paramètres sont cependant venus renforcer ce coup de pouce qui a permis cette nette embellie. Il y a bien entendu toutes ces campagnes de vaccination massives qui entretiennent l'espoir de voir enfin le Covid-19 vaincu, une condition sine qua non pour faire redémarrer l'économie mondiale et booster la consommation d'or noir. Dans cette optique, l'année 2021 devrait confirmer le rebond des prix du pétrole après une année 2020 cauchemardesque qui a marqué leur effondrement. Le plan de relance américain, les mesures d'aides annoncées par le nouveau président américain, Joe Biden, qui a fait son entrée à la Maison-Blanche, hier, ainsi que le nouveau tournant qu'il imprimera à la gestion de la pandémie de coronavirus vont contribuer incontestablement à booster le marché pétrolier. Les cours de l'or noir «continuent d'être soutenus par la campagne de vaccination et les progrès vers de nouvelles mesures d'aide aux Etats-Unis», avait souligné dans une note Christin Redmond de Schneider Electric. «Le plan de relance de presque 900 milliards de dollars est moins ambitieux que celui voté plus tôt cette année, mais il vise à soutenir l'économie américaine et pourrait, par extension, donner un coup d'accélérateur à la demande en brut et en produits pétroliers», avait-elle soutenu. Le marché pétrolier bénéficie en outre d'une dépréciation des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis qui ont aligné cinq séances successives de baisse. On ne saura cependant que demain si cette série se poursuivra. Le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers américains ne sera publié que le 22 janvier au lieu du mercredi habituellement, en raison des cérémonies d'inauguration du président Joe Biden. Est-ce suffisant pour espérer une demande robuste? «Il faudra plus de temps pour que la demande pétrolière se reprenne pleinement car les nouveaux confinements dans un certain nombre de pays pèsent sur les ventes de carburants», note l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son dernier rapport mensuel. Le bras armé énergétique des pays occidentaux estime, néanmoins, que la demande va repartir en 2021, moins que prévu cependant. Elle doit connaître un bond de 5,5 millions de barils par jour (mb/j) en 2021, à 96,6 mb/j après une chute de 8,8 mb/j en 2020, selon les prévisions de l'AIE. Autant de facteurs qui galvanisent le marché qui reste toutefois plus que jamais attentif à l'évolution de la crise sanitaire.