L'annonce, le 9 novembre, d'un futur vaccin contre le Covid-19 par le groupe pharmaceutique Pfizer, développé avec l'allemand BioNTech, qui réduirait de 90% le risque de tomber malade du virus, a fait flamber les Bourses mondiales et le marché pétrolier. Ce jour-là, les cours de l'or noir signaient leur meilleure performance quotidienne, depuis le mois de juin. Le baril de Brent avait terminé à 42 dollars, engrangeant une hausse de 2,30 dollars. Une progression soutenue jusqu'à vendredi, où il a fini par céder du terrain. Il a clôturé la semaine qui s'est achevée, le 13 novembre, à 42,78 dollars, soit 75 cents de moins que la séance de jeudi. L'euphorie provoquée par un vaccin anti-Covid-19 serait-elle retombée? Des craintes sur la demande liée à la progression de la pandémie, ont entretenu vraisemblablement l'espoir d'une hausse durable. Le Covid-19 redouble de férocité, de nouvelles mesures de confinement sont prises alors que l'Agence internationale de l'énergie a revu à la baisse de façon notoire ses prévisions de demande mondiale de pétrole. «Les récentes annonces de confinements et autres mesures, dans de nombreux pays, nous ont conduits à revoir à la baisse, significativement, nos estimations de la demande mondiale», souligne le rapport mensuel du bras énergétique armé de l'Ocde publié jeudi, perturbé. La demande chuterait de 8,8 millions de barils par jour en 2020, soit 0,4 mb/j de plus que ce que stipulait le précédent rapport, pour pointer à 91,3 mb/j. Peut-on espérer un rebond l'an prochain? Selon les experts de l'AIE, il sera de 5,8 millions de b/j de plus alors que leurs dernières estimations le donnaient autour des 5,5 millions de b/j. La mise sur le marché d'un vaccin anti-Covid-19 peut-elle changer la donne? «Il est bien trop tôt pour savoir comment et quand les vaccins permettront le retour d'une vie normale. Pour l'instant, nos prévisions ne prévoient pas d'impact significatif au premier semestre de 2021», indique l'Agence internationale de l'énergie. Et pour ne rien arranger, le marché de l'or noir a dû digérer les chiffres hebdomadaires de l'Agence d'information, américaine concernant les stocks des Etats-Unis qui font apparaître une augmentation de 4,3 millions de barils par jour au 6 novembre, ce qui plombe davantage un marché qui croule sous une offre pléthorique exacerbée par la crise sanitaire qui a cloué au sol les flottes aériennes, les transports, maritime et terrestre, mais aussi par la production de l'Opep qui devrait s'accroître avec la hausse significative de l'offre libyenne et le retour probable de l'Iran, gros producteur d'or noir, que pourrait favoriser l'élection de Joe Biden, au contraire de Donald Trump qui, lui, a mené une guerre sans merci pour tenter de l'asphyxier économiquement, en décrétant l'embargo sur son pétrole. «Il n'est donc pas surprenant que l'AIE ait, par exemple, réduit ses perspectives à court terme concernant la demande mondiale de pétrole», a indiqué Stephen Brennock, de PVM, déplorant dans la foulée, les cas de contamination au coronavirus toujours en augmentation et des mesures de confinement remises en place, ce qui laisse augurer un possible ajustement des coupes de production de l'Opep et de ses partenaires, pour soutenir les prix.