Poursuivant son intense activité depuis plusieurs semaines, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a eu, jeudi, un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov, au cours duquel ont été examinées les questions régionales d'intérêt commun. Outre la livraison du vaccin russe à l'Algérie, ils se sont penchés sur les enjeux actuels en Libye et au Sahara occidental, deux dossiers particulièrement suivis et pour lesquels les deux parties partagent une parfaite identité de vues. Moscou a réaffirmé, à cette occasion, sa position de principe sur le Sahara occidental dont le règlement qui a trop duré doit se faire conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Partagée par Alger, cette position a conduit les deux responsables à réaffirmer leur soutien aux efforts de la communauté internationale en faveur du dialogue inter-libyen, avec la participation des forces politiques efficaces du pays, comme le souligne la résolution 2510 du Conseil de sécurité. En ce qui concerne les relations bilatérales, Boukadoum et Lavrov ont convenu d'appuyer la mise en application des conclusions du sommet Russie-Afrique, tenu à Sotchi en octobre 2019. Mercredi dernier, c'est en Libye que le MAE s'est rendu, dans la cadre d'une vaste tournée africaine au cours de laquelle il a explicité la position de l'Algérie en faveur d'un règlement politique de la crise dans ce pays voisin, à travers un dialogue inclusif, seul à même de permettre «l'édification d'institutions légitimes et unies». Durant ses entretiens avec le président du Conseil présidentiel et chef du Gouvernement d'union nationale reconnu par les Nations unies, Fayez al serraj, ainsi qu'avec le président du Haut Conseil d'Etat libyen, Khaled Al-Mechri, et son homologue Mohamed Tahar Siala, Boukadoum a évoqué les récents développements du processus de règlement politique de la crise, sous l'égide de la Mission d'appui des Nations unies en Libye dont les efforts ont contribué à de remarquables avancées. Ses interlocuteurs n'ont pas manqué de saluer les efforts de l'Algérie pour l'instauration de la stabilité du peuple libyen, gage de la sécurité, de la souveraineté et de l'intégrité du pays. Comme aussi ont été réitérées «les efforts constants et solidaires de l'Algérie avec le peuple libyen, depuis le début de la crise, une position appelant à l'impératif de parvenir à un règlement politique, à travers un dialogue libyen-libyen devant aboutir à l'édification d'institutions légitimes et unies par le biais d'élections régulières et transparentes garantissant l'unité du peuple libyen et sa souveraineté sur l'ensemble de ses territoires». Les responsables libyens ont souligné, à la faveur de cette visite, leur «profonde gratitude» envers l'Algérie pour sa position «solidaire, rejetant toutes les formes d'ingérence étrangère dans les affaires internes libyennes, ainsi que son appui permanent aux efforts visant à asseoir la paix et la stabilité en Libye».