Plus que jamais, la réforme de la gestion des collectivités locales devient urgente et incontournable. Et pour cause, les nouvelles dispositions contenues dans la nouvelle Constitution visent en priorité à l'amélioration du niveau de vie des citoyens, et de prendre en charge leurs préoccupations. C'est sur un socle bâti des entrailles de la protestation pacifique que sera édifiée la nouvelle Algérie. Or, les collectivités locales qui représentent le théâtre où devrait s'exprimer la volonté du peuple, se trouvent, après des décennies de gouvernance bancale, inaptes à accueillir les nouvelles ambitions et relever les défis qui s'imposent à l'Algérie aujour-d'hui. Dans cette optique Kamel Beldjoud, ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a évoqué ce jeudi devant les membres du Conseil de la nation, la détermination de l'Etat à mener une restructuration profonde du système administratif, avec la possibilité de créer de nouvelles wilayas. Il explique qu'il est devenu nécessaire de mettre en place un nouveau système administratif permettant d'accéder aux solutions adéquates et compatibles avec les nouvelles situations liées au développement socio-économique, de renforcer la décentralisation et d'encadrer la gouvernance urbaine, par l'exercice de la démocratie participative, à travers des dispositions et des mesures à même de conférer le rôle de réforme et de développement aux collectivités locales et territoriales et de créer des conditions propices». Il va sans dire, qu'un nouveau découpage administratif, incluant de nouvelles orientations mûrement réfléchies, et basées sur l'émergence d'un équilibre économique et financier entre les wilayas, ne pourrait que renforcer la concrétisation du plan de relance de l'économie nationale. Il s'agit d'une réforme qui est fortement conditionnée par le principe de décentralisation, dont l'absence n'a fait qu'aggraver un déséquilibre, qui s'articule autour d'un dysfonctionnement flagrant dans la gestion. Du fait que les sièges sociaux de grandes entreprises implantées à l'intérieur du pays et au Sud, étaient délocalisés au profit des wilayas du Centre, et par conséquent, au renforcement de leurs fiscalités. Un phénomène qui, en plus d'avoir aggravé la situation des zones d'ombre, a rendu presque impossible la reconstitution d'un tissu administratif et fiscal équitable et avantageux pour un développement local qui devait être régi par le principe de la péréquation entre les wilayas. Il faut dire que les répercussions de cette approche peuvent engendrer un impact hautement positif sur la société, dans la mesure où la présence de mécanismes nouveaux de gestion soutenus par un aiguillage juridique en adéquation avec les attentes des citoyens, permettrait de créer une synergie propice à l'émergence de la concertation et du dialogue entre l'administration et les citoyens. Un maillon plus qu'important dans la chaîne du développement, du fait qu'il implique la présence sur le terrain d'une confiance indéfectible entre les administrés et les administrateurs. Autrement dit, une gestion saine et scientifique des collectivités locales, visant à convaincre les citoyens, notamment les contribuables, à participer au développement de leurs régions, impose aux élus locaux, qui seront renforcés dans leurs pouvoirs, l'obligation de résultats à travers une transparence sans faille. Par ailleurs, si les prémices d'une nouvelle gestion commencent à apparaître à travers des mécanismes de contrôle et d'écoute, tels que la médiation de la République, il n'en demeure pas moins que la tâche demeure des plus difficiles, et ce dans la mesure où il s'agit de redéfinir les rôles et les missions de la commune, de la daïra, et de la wilaya avec l'ultime objectif de conférer à ces institutions locales, une autonomie en matière de finances et de développement, à même de créer un déclic pouvant engendrer une assise démocratique applicable et efficiente pour le bien-être du citoyen.