La décision de la Cour pénale internationale (CPI) de se déclarer compétente pour juger les faits survenus dans les territoires occupés est une «victoire pour la justice», a réagi vendredi soir le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh. «Cette décision (de la CPI) est une victoire pour la justice et l'humanité, pour les valeurs de vérité, d'équité et de liberté, et pour le sang des victimes et de leurs familles», a déclaré M. Shtayyeh, cité par l'agence officielle palestinienne Wafa. Cette décision est un «message aux auteurs de crimes» qui «ne resteront pas impunis», a ajouté M. Shtayyeh, appelant la CPI à «accélérer» les procédures judiciaires quant à la dernière guerre de Ghaza, aux prisonniers palestiniens et au développement des colonies israéliennes. La CPI a expliqué dans un communiqué vendredi soir avoir «décidé à la majorité que la juridiction territoriale de la Cour pour la situation en Palestine (qui en est membre depuis 2015, ndlr) s'étendait aux territoires occupés par Israël depuis 1967». Fatou Bensouda, la procureure de ce tribunal international créé en 2002, avait demandé un avis juridique sur ce point et ce, après avoir annoncé en décembre 2019 vouloir ouvrir une enquête complète sur d'éventuels «crimes de guerre» - sans toutefois désigner leurs auteurs - perpétrés dans les territoires occupés (Cisjordanie, Al Qods-Est et Ghaza) par l'entité sioniste. La Cour a ajouté qu'avec sa décision, elle «ne statuait pas sur un différend frontalier en droit international ni ne préjugeait de la question de quelconques futures frontières» entre l'entité sioniste et un éventuel Etat palestinien, mais avait eu l'»unique objectif de définir sa juridiction territoriale». Mme Bensouda, qui doit quitter ses fonctions en juin prochain, souhaite en outre que la CPI prenne le relais d'une enquête préliminaire de cinq ans à la suite de la dernière guerre dans la bande de Ghaza, enclave palestinienne de deux millions d'habitants qui a été le théâtre de trois agressions israéliennes (2008, 2012, 2014).