Le ministre de l'Enseignement supérieur se serait engagé, lors d'une réunion avec l'Ugel, à envoyer des commissions d'enquête ministérielles sur chaque site où il y a un blocage. La première commissions composée du DG de l'Onou, d'un conseiller du ministère et du président de la conférence nationale, a été dépêchée, hier, sur Constantine. Elle aura, selon les services de communication du ministère, à enquêter sur les événements graves qui ont eu lieu à la résidence universitaire Zoughi et à «prendre les sanctions nécessaires contre les responsables de ces événements». Sans préciser si d'autres centres universitaires ont été retenus pour faire l'objet de ces enquêtes, les mêmes sources ont néanmoins affirmé que la même opération sera reconduite, à chaque fois qu'il y aura un blocage qui dépasse les compétences locales pour son règlement. A propos du syndicat estudiantin reçu par le ministre, l'Ugel en l'occurrence, le chargé de la communication, M.Mehaya, a répondu que «c'est sur la demande de l'Ugel que le ministre a accepté de rencontrer ces représentants d'étudiants». Et de préciser: «A ma connaissance, aucune autre demande venant d'un autre syndicat des étudiants n'a été formulée pour rencontrer le ministre.» Il est évident que les conditions de vie lamentables des étudiants sont à l'origine de ces «feux de tension», mais n'y a-t-il pas une volonté de récupérer la colère des étudiants à d'autres fins que les revendications socio-pédagogiques? Une question qui mérite d'être posée, surtout que l'on est à quelques mois des échéances électorales et que le milieu estudiantin constitue un électorat potentiel. Selon notre correspondant de Constantine, les actes de vandalisme et la marche de protestation à l'extérieur de la cité Zoughi où a eu lieu le drame, seraient «commis et organisés par des étudiants très actifs au sein de l'Ugel». Notre source a jouté que le secrétaire général de la section syndicale de l'UGTA de l'université de Constantine a «accusé ouvertement l'Ugel du MSP d'être derrière ce mouvement (...)». Rappelons que les manifestations des islamistes de l'Ugel dans les campus universitaires se sont accentuées ces derniers mois. Au mois de décembre, la même université (Emir-Abdelkader de Constantine) a été paralysée pendant deux jours par ce syndicat qui ne cache pas ses affinités avec le MSP. Le 27 novembre, dans l'enceinte universitaire de M'sila, des éléments du même syndicat se sont attaqués de nuit à des étudiants qui organisaient une soirée musicale. Bilan de l'expédition: 15 blessés et le matériel saccagé. Depuis, d'autres foyers de tension ont été enregistrés à Tlemcen, Oran, Mostaganem, Batna, Khenchela..., certes, sans parvenir jusqu'aux actes de vandalisme, mais qui sont maintenus en ébullition par leur syndicat constitués en grande majorité par l'Ugel, particulièrement active. C'est dans ce contexte sensible que la tutelle a décidé de diligenter des commissions d'enquête. Cette option est-elle une solution réfléchie et adéquate pour répondre aux doléances sociopédagogiques des étudiants? Ou alors une solution factuelle, le temps d'apaiser la tension. Dans le dernier cas, la vocation des commissions d'enquête est connue d'avance, surtout que ce mot a pris des connotations telles que...