C'est le jour J désigné par le président du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaïd, pour la dissolution de l'Assemblée populaire nationale. C'est également la date annoncée pour un discours à la nation du président de la République, sans qu'aucune déclaration officielle ne vienne confirmer cette sortie présidentielle, du reste, très attendue par l'opinion nationale. Il est évident, en effet, qu'après un séjour médical à l'étranger et une reprise en main des affaires du pays, une prise de parole du chef de l'Etat est nécessaire pour donner le cap de ce que sera la suite de son mandat, après une première année chargée de «surprises». Annonçant à ses invités qu'il avait reçu au lendemain de son retour au pays, que le dossier de sa maladie est définitivement clos, le président Tebboune a laissé transparaître ses projets sur le volet politique de son action à la tête de l'Etat. Une accélération du processus réformateur des institutions politiques est clairement affichée par le chef de l'Etat, de même qu'un changement au niveau du gouvernement. Ces intentions confirmées par les chefs de partis reçus au siège de la présidence de la République, ont trouvé un prolongement concret à travers l'audience accordée par le président aux membres du Comité d'experts chargé d'élaborer l'avant-projet du Code électoral. Ces «certitudes» ne suffisent pas à saisir avec exactitude l'agenda présidentiel de ces prochains mois. Ce qui rend d'autant plus nécessaire une intervention de Abdelmadjid Tebboune pour expliquer sa démarche aux Algériens. Et s'il prend son temps pour s'adresser au peuple, c'est certainement parce que dans sa stratégie, il est encore quelques détails à parfaire. Et pour cause, avec le retour annoncé des manifestations populaires, le chef de l'Etat n'a pas droit à l'erreur et encore moins à l'improvisation. Les discussions qu'il a eues avec les responsables partisans et la marche d'avant-hier de Kherrata, lui apportent, à n'en pas douter, de précieux enseignements susceptibles de lui permettre une meilleure lecture de l'évolution de la scène nationale et la possibilité d'en tirer une posture à même de consolider le front interne auquel il appelle pour éviter au pays une situation de chaos. Car, au final, il s'agit de bien préserver l'unité et la stabilité de la nation. Le chef de l'Etat entend, pour ce faire, réussir l'organisation des élections législatives. Un axe central dans sa mandature. Le Mouvement populaire aspire à la souveraineté populaire et les partis travaillent à entrer dans les institutions de la République pour y insuffler du sang neuf. Les trois ambitions se rejoignent. Il suffirait de créer les passerelles susceptibles de conduire au rétablissement de la confiance mutuelle. Mais il est vrai qu'il est beaucoup plus aisé de le dire que de le faire. Le président de la République a les cartes et l'initiative en main. Il lui revient de créer le déclic pour rassembler un maximum d'Algériens et isoler les semeurs de chaos. Les Algériens attendent son discours...