Au moment où l'Algérie savoure la qualification de son équipe nationale pour Coupe du monde 2010, voilà que les médias égyptiens continuent de déverser leur flot de fiel contre l'Algérie. Pour laver l'affront subi sur un terrain de football, nombre d'artistes et intellectuels de ce pays envahissent quotidiennement les plateaux des télés qui leur sont acquises pour tomber à bras raccourcis sur les Algériens, qu'ils désignent par tous les noms d'oiseaux. Il n'est nul besoin de répéter ici toutes les insultes inacceptables et les propos haineux dont a usé une presse revancharde, dans sa campagne de démesure pour casser l'Algérien. Comble d'ingratitude, cette campagne de haine est menée par certaines stars du show-biz ayant pris part au Festival du film arabe d'Oran, où elles ont été accueillies avec les honneurs qu'elles tentent d'effacer d'un seul trait. Ces artistes qui se perdent en conjectures jusqu'à oublier le devoir de retenue, se sont mis au service d'une campagne dont le seul objectif est de nuire à l'image de l'Algérie, ses symboles et son histoire. Au bout, une série de mesures, à commencer par la menace de boycott de ce festival, de toutes les activités culturelles en Algérie et l'interdiction d'entrée en Egypte. Ce battage médiatique, qui a été téléguidé par le pouvoir égyptien et est mené par des chaînes de télés privées du pays du Nil, n'a pas trouvé de réponse adéquate en Algérie, où les officiels, à l'image du ministre de la Jeunesse et des Sports Hachemi Djiar qui, au lendemain même de l'attaque contre le bus des joueurs algériens au Caire, a minimisé cette agression en parlant d'«acte isolé», ou de notre ambassadeur, M. Hadjar, qui a démenti l'existence de morts parmi les supporters algériens. Ce qui apportera de l'eau au moulin des médias égyptiens qui veulent, coûte que coûte, travestir les faits qui se sont produits en attribuant la cause de l'embrouille entre les deux pays aux médias algériens ayant fait état de morts parmi les supporters qui se sont déplacés avec l'équipe nationale. Pourtant, l'unique chaîne de télé officielle est restée à l'écart d'une polémique née de la bastonnade des Algériens. A armes inégales, face à une véritable machine de guerre égyptienne, les Algériens ne disposeront que de journaux et de sites Internet comme Youtube, pour y répondre. L'Algérie officielle a bien tenté l'apaisement. Sentant venir l'irréparable, certains stars des médias égyptiens, à l'image de l'ancien joueur et commentateur Ahmed Choubeir, ont bien été invitées et choyées en Algérie, mais rien n'y fait. A leur retour en Egypte, ils ont tout renié, en ralliant le discours haineux. Après un calme qui précédera la tempête, les actes hostiles ont repris de plus belle, suite au match de barrage entre les deux pays au Soudan. Il aura suffi qu'un bus transportant les Egyptiens soit caillassé à son tour pour que la machine soit mise en branle pour appeler au meurtre des Algériens en Egypte. Tout ce qui sort de cette logique et n'anime pas la haine n'est pas accepté, ce que peu d'artistes ont compris, en s'abstenant de verser dans la polémique. Mais leurs discours modérés et appels au calme sont bannis, contrairement à nous autres Algériens qui, continuons d'appeler à l'apaisement. Preuve en est que, lors d'une réception offerte en l'honneur des journalistes et photographes qui ont couvert le match Algérie-Egypte ayant mené à la qualification de l'Algérie pour la Coupe du monde, le secrétaire d'Etat à la communication, Azzedine Mihoubi, s'est exprimé à ce sujet, indiquant que la campagne médiatique menée par certaines tribunes de presse et des télés égyptiennes «n'est pas à prendre au sérieux». «Seule la voix officielle compte en de pareilles situations», a-t-il précisé, ajoutant que «l'apaisement demeure le seul mot d'ordre qui tienne». Pour Mihoubi, qui encensera la presse algérienne en saluant son professionnalisme, la bataille médiatique avec l'Egypte ne fait que commencer. A. R.