«La «bancabilité» des projets et l'émergence d'un système de financement adéquat, sont le préalable au succès de la transition énergétique et du déploiement des énergies renouvelables. (EnR)» C'est en ces termes que l'expert et opérateur dans l'énergie solaire, Mouloud Bakli, a entamé son intervention adossée à un tableau «tout à fait clair» dressé autour de la question, lors d'une rencontre en ligne organisée jeudi à Alger par le «Club Energia» sur le financement et la «bancabilité» des projets dans les EnR. Ce Webinar, qui s'est tenu sous le thème «Financement et bancabilité des projets ENR et technologies de rupture post-2030», ou le «CEO de clean Power Engineering», a vu la participation en ligne de nombre d'experts venus de diverses institutions et entreprises du secteur des EnR, telles que Sonelgaz, le Commissariat aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique (Cerefe) et la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), le joint-venture algéro-espagnol «Nerta Solar Algérie», Cobra, le Pnud... pour ne citer que ceux-là. D'éminents experts en la matière sont intervenus à l'image de Bakli, qui précisera qu' «il est impératif de se mettre aux normes financières internationales» pour garantir la «bancabilité» des projets et pouvoir attirer les financements étrangers nécessaires pour réussir la transition énergétique en Algérie. Bakli a également estimé que ce webinar a permis de mettre en évidence, une fois encore, «qu'il ne peut pas y avoir d'EnR sans financement et sans ‘'bancabilité''», ajoutant que les organisateurs de ce Webinar ambitionnent d'éviter aux autorités algériennes de «refaire les erreurs commises par le passé par méconnaissance de la structure et l'ingénierie financières». Selon lui, «ces choix n'ont attiré aucun investisseur dans le domaine des énergies renouvelables, ce qui continuera si cette démarche persiste». Le montant de 8 millions de dollars que l'IFC est en mesure d'investir sur chaque projet d'ENR a été avancé, tout en indiquant que cela dépend de la satisfaction de certaines conditions exigées à tous les projets de par le monde. Ces conditions ont été expliquées par Karim Megherbi, fondateur de l'Epda (Etablissement public départemental autonome), une plate-forme de montage de projets dans les EnR. Emir Benelmir, participant issu de la diaspora algérienne, qui occupe le poste de Project Development et Finance chez le producteur émirati d'EnR «Amea Power», a montré de son côté, l'intérêt affiché pour l'investissement en Algérie, ajoutant qu'Amea Power «reste ouverte à toute proposition de l'Algérie». Invitée à assister à ce séminaire, la team leader du Programme nature, climat et énergie porte folio du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), Faiza Bendriss, a révélé que le Pnud organisera une mission virtuelle avec la participation des experts des bureaux régionaux et du siège à New York à laquelle seront associées les parties prenantes en Algérie dans le domaine des EnR, afin d'identifier les besoins de l'Algérie et définir la nature de l'appui de ce programme onusien. Webinar a été organisé par le Club Energia qui est composé de cinq opérateurs du secteur des énergies renouvelables, à savoir Zergoun Group, SPS, Milltech, Ozgun et Nerta Solar Algérie (un joint-venture algéro-espagnol). La rencontre a été clôturée par l'intervention remarquée de Nora Guemar, de l'entreprise Engie, qui a abordé les dernières tendances mondiales de modèles énergétiques durables qui ont été annoncées comme en totale rupture avec le modèle énergétique actuel. On parle de Green H2, Power-to-X, CCU (carbon capture usage), e-mobility, stockage...