Des centaines de femmes ont tenu à célébrer la journée du 8 Mars, l'inscrivant dans la continuité du Mouvement populaire du 22 février, qui a repris de plus belle depuis la célébration de son 2ème anniversaire. La grande foule de centaines de femmes, scandant: «Argaz tamettut anehyou tamurt!», s'est ébranlée de la Maison de la culture de Béjaïa vers la place Saïd Mekbel, fraîchement remise à neuf par des militants. Les manifestantes ont tout au long du parcours repris les slogans phares du Hirak. Réunis sur l'esplanade de la Maison de la culture, les centaines de manifestantes ont déployé des banderoles et des pancartes qui illustrent parfaitement leur détermination. Le collectif des femmes, initiateur de l'appel à cette action, a réitéré les slogans et les revendications foncièrement féministes, à savoir «l'égalité des droits entre les femmes et les hommes», «soutien et solidarité avec les luttes des femmes». Calmement, elles ont scandé: « Mazalna thouwar», en hommage à Djamila Djahnine, une des victimes de la décennie noire. «Abolition du Code de la famille» est, entre autres slogans, celui qui s'ajoute à ceux liés aux violences faites aux femmes». «Nous avons besoin d'égalité, de la liberté et non d'une fleur!» et «Solidarité avec les femmes du monde entier!» ont crié ces milliers de femmes venues des différentes régions de la wilaya. Lors de cette manifestation célébrant la Journée internationale de la femme, les femmes ont choisi également de revendiquer leur identité en manifestant, vêtues de la robe kabyle. De nombreux autres slogans ont été puisés de la «littérature» des marches du vendredi: «Pour une Algérie libre et démocratique.» La revendication de la libération des détenus d'opinion, n'a pas été en reste. Tout au long de la manifestation, des youyous ont fusé entre les slogans et au milieu de la foule qui rappelle le premier an du Hirak: «Djazaïr hourra démocratiya, niswiya!» (Algérie libre, indépendante démocratique et féminine). Les manifestantes ont achevé leur action par un rassemblement sur la placette Saïd Mekbel. Côté, folklorique, d'autres femmes ont pris part à des célébrations un peu partout notamment, à la Maison de la culture, dans les hôtels, dont l'Altanlis, un Cinq étoiles fraîchement inauguré à Béjaïa pour des spectacles spécialement dédiés aux femmes, animés par des artistes locaux, dont Fafa Lebdjaoui. À retenir d'autres manifestations commémoratives à travers de nombreuses communes de la wilaya. La femme de Béjaïa ne s'est pas départie des revendications politiques, qui demeurent d'actualité.