La ville côtière d'Aokas, à l'est de Béjaïa, a enregistré, hier matin, une nouvelle manifestation de rue initiée par le collectif local des femmes démocrates. Intervenant à la veille de la Journée internationale de la femme, cette marche, qui avait pour point de départ la place Katia-Bengana, a été l'occasion pour les participantes de remettre sur le tapis des revendications liées aux droits des femmes, notamment l'égalité des sexes. "Pour l'abrogation du code de la famille", "pour l'égalité des sexes", "Non à la violence envers les femmes", "Halte à la diabolisation de la femme", sont autant de slogans mis en avant par les manifestantes. Dans la même journée, la capitale des Hammadites a, elle aussi, vibré au rythme d'une autre marche citoyenne à laquelle ont pris part plusieurs centaines de manifestants qui ont repris les mêmes slogans du mouvement populaire en cours. C'est vers 10h30 que la foule, rassemblée sur l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche, a commencé à battre le pavé sous les cris de "Dawla madania, matchi âaskaria" (Pour un Etat civil et non militaire), "Djazaïr horra démocratia" (Pour une Algérie libre et démocratique), "Libérez les détenus politiques et d'opinion". Brandissant l'emblème national et l'étendard amazigh, les marcheurs ont également arboré les portraits de certains détenus du hirak, notamment ceux de Karim Tabbou, porte-parole de l'UDS (non agréé), et d'Abdelwahab Fersaoui, président de l'association RAJ. "Libérez Fersaoui", "Libérez Karim Tabbou", "Tilelli i-mahvas n'rai" (Liberté pour les détenus d'opinion), clame la procession humaine qui sillonnera le boulevard de la Révolution puis la rue de la Liberté, avant de converger vers la symbolique placette portant le nom du défunt journaliste Saïd Mekbel. À noter que la manifestation d'hier est la troisième qui se déroule un samedi de mobilisation populaire depuis que la révolution pacifique du 22 février a entamé sa deuxième année consécutive.