Le Ramadhan, prévu pour le 13 ou 14 avril prochain, est à nos portes. Les familles algériennes ont l'habitude de préparer le budget des dépenses démesurées de ce mois sacré. Elles savent que, comme de coutume, les prix vont s'envoler. Pourtant, l'appréhension est beaucoup plus grande pour cette année. Ce deuxième Ramadhan sous le signe du coronavirus annonce, depuis quelques semaines déjà, ses senteurs. Une hausse des prix a été enregistrée pour tous les produits et des pénuries ont été constatées. Ce qui a provoqué, avant l'heure, une certaine tension. Celle sur l'huile de table est le meilleur exemple. Il y a aussi le prix de la pomme de terre, cédée actuellement à 80 DA le kilo. Le prix de la courgette, légume roi durant le mois de jeûne, a grimpé depuis une quinzaine de jours, jusqu'à 150 DA. La tendance haussière est également constatée pour les viandes, notamment blanches dont la rumeur sur une augmentation importante, a déjà fait son effet. Cédés à au moins 300 DA le kilo, le poulet risque de prendre encore «des ailes» en raison, notamment de la décision de l'Etat d'interdire l'importation de la viande rouge. En plus de la forte demande, la hausse des prix du poulet s'explique, selon les éleveurs, par l'augmentation des prix du maïs et du soja et par l'apparition du foyer de grippe aviaire, mais la famille algérienne n'a pas besoin de connaître les raisons des augmentations. Elle cherche juste à savoir quoi mettre dans son assiette. Elle s'interroge sur les prix auxquels seront cédés, ces produits de large consommation, durant le Ramadhan? Une question qui tourmente les ménages dont le pouvoir d'achat est mis à rude épreuve depuis le début de la crise sanitaire mondiale du Covid-19. Mais aussi le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le chef de l'Etat et lors de son dernier Conseil des ministres, n'a pas manqué de donner des directives claires à ses ministres pour provoquer la baisse des prix des produits de consommation. Pour parer à la pénurie de l'huile, Abdelmadjid Tebboune a chargé le ministre du Commerce de trouver une solution «immédiate» pour transférer la propriété de l'usine de Jijel et commencer la production. Il a exigé l'activation des mesures du droit de la concurrence contre le monopole et la rareté. Pour améliorer la production de la viande et assurer une certaine stabilité des prix, le président a demandé à revoir les mécanismes de soutien à la nourriture du bétail. Il a aussi exigé des membres de son gouvernement de protéger le pouvoir d'achat du citoyen en luttant efficacement contre la spéculation. Les orientations du président vont certes, permettre la stabilité des prix, mais à moyen terme et non pas dans l'immédiat. Or, le Ramadhan est dans un mois et c'est à Kamel Rezig, le ministre du Commerce, de doubler d'ingéniosité pour essayer de trouver des solutions rapides. Il s'agira, notamment de l'approvisionnement régulier des marchés des fruits et légumes, mais aussi des divers produits essentiels de large consommation comme le lait, l'huile et les viandes en particulier les blanches. Le département devra également mettre l'accent, surtout, sur les dispositifs de contrôle. Il faut dire que le ministre s'active pour réussir le challenge du Ramadhan 2021. Il a déjà tenu plusieurs réunions dont une avec les représentants des marchés de gros des fruits et légumes pour s'assurer d'un approvisionnement régulier mais aussi pour préparer la nouvelle mesure décidée par le ministre portant sur l'organisation d'expositions commerciales au niveau national pour lancer des opérations de vente au rabais. Une bonne initiative qui rappelle fortement les marchés de solidarité ouverts il y a quelques années, par l'Union générale des travailleurs. D'ailleurs, dans ces marchés de proximité, il y avait toujours une grande affluence. Ouvrir des espaces pour vendre avec des prix discount va à coup sûr soutenir la bourse moyenne et signer la mort des spéculateurs. Il faudra juste enfin que la concrétisation de toutes les décisions et initiatives soit effective et qu'elle donne des résultats probants durant le Ramadhan. Car, le citoyen qui a passé une dure année en raison de la pandémie, est littéralement, terrassé sur le plan financier.