Comme il était prévisible, des partis en vue dans l'opposition ont décidé de boycotter les législatives anticipées. Emboîtant le pas au PT, le RCD a rejeté, ce samedi, à l'unanimité, les élections législatives anticipées. La décision a été prise lors de la session du conseil national. L'option de participation n'intéresse aucunement ces formations qui y voient la reconduction des mêmes paradigmes qui ont produit l'échec. Ces partis ainsi que d'autres à l'image de ceux du Pacte de l'alternative démocratique (PAD), comme l'UCP de Zoubida Assoul, le MDS de Fethi Gheras ainsi que le PLD de Idriss Moulay Chentouf, rejettent ouvertement et la démarche et l'agenda électoraux. Aux yeux de ces entités il existe, d'une part la feuille de route du pouvoir et d'autre part la leur. Pour ces formations politiques, ces élections «ne peuvent pas constituer une réponse à la crise politique multidirectionnelle qui frappe le pays». Ils considèrent que «l'équation politique actuelle ne se pose pas en terme de participation ou non aux législatives, mais en terme d'alignement ou de prise de distance vis-à-vis du Hirak». Il faut dire que les quartiers généraux de ces formations politiques ne vivent pas au rythme du retrait des formulaires auprès des délégations locales de l' Anie, mais tentent de réfléchir sur la manière de rendre la révolution victorieuse. Les boycotteurs estiment que «les huit précédentes législatures ont montré que la chambre basse ne joue pas un rôle important dans la vie politique». Ces partis comptent aussi continuer à peser sur la scène politique, en étant absents à la future chambre basse, par leur présence sur le terrain pour faire avancer la cause du Mouvement populaire. Ils avaient aussi boycotté les urnes lors de la présidentielle du 12 décembre et du référendum sur la révision constitutionnelle du 1er novembre dernier. Ces formations plaident pour une transition démocratique consensuelle avec les préalables du caractère républicain de l'Etat. De son côté, le RCD pointe du doigt l'incapacité du pouvoir en place d'ouvrir un dialogue sérieux pour aller à une véritable transition démocratique. Pour sa part, le FFS, l'une des principales forces politiques de l'opposition, temporise. La position du parti vis-à-vis de ces joutes électorales ne sera tranchée qu'en début avril. En effet, l'instance présidentielle a décidé, la semaine dernière de convoquer une session extraordinaire du conseil national pour le 3 avril 2021. Au sujet des prochaines échéances électorales, le vieux parti d'opposition a fait savoir qu'«elles ne peuvent constituer à elles seules, dans un contexte politique, économique et social instable, la voie de sortie de crise et que les conditions minimales de leur tenue ne sont pas réunies». Ce parti prône, par ailleurs, «une solution politique consensuelle entre tous les acteurs politiques sans exclusive».