L'Expression: Beaucoup de personnes estiment que depuis la disparition de Idir Amrane, président du HCA, cette institution donne l'impression d'être en hibernation et ne s'est pas manifestée par des actions susceptibles d'être signalées; quel est votre commentaire? Ali Mokrani: La disparition du président Idir Amrane a été fortement ressentie et a laissé un grand vide dans l'institution. En dépit de cette perte, le programme de travail, et les objectifs assignés ont été réalisés à 100% par l'équipe administrative. Alors pourquoi cette absence du HCA à la célébration du double anniversaire du Printemps noir et du Printemps berbère du 20 avril passé? Le HCA a célébré le double événement par une série d'activités à Oran, Batna, Béjaïa, Tizi Ouzou et Alger, pour commémorer et rendre hommage à des figures emblématiques amazighes disparues comme: Aïssa Djermouni, Slimane Azem, Krim Belkacem, Abbane, El Mokrani, Fatma N'soumer etc. Seulement ces actions n'on pas été suffisamment médiatisées pour être portées à la connaissance d'un large public. Justement, parlons des activités: quelles sont les grandes lignes ou, plutôt, les actions que le HCA entreprendra au titre de l'année en cours? Il est prévu un Salon du livre amazigh qui se tiendra à Oran, le Festival du film amazigh à Tlemcen, le regroupement des enseignants de tamazight à Zéralda et un séminaire sur la langue tamazight de l'oral et de l'écrit à l'université de Béjaïa. Le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) a-t-il des relations avec le congrès mondial amazigh (CMA), des échanges d'idées, par exemple? Nous n'avons aucune relation avec cette organisation non gouvernementale (ONG), nous sommes une institution de l'Etat qui collabore seulement avec les autres institutions que compte le pays. Le leader libyen, Maâmar El Kadhafi, vient de lancer un appel aux Touareg pour s'intégrer dans un projet visant à créer un grand Etat saharien; quelle est la position du HCA? La réponse ne s'est pas fait attendre, elle est venue des Touareg eux-mêmes qui, à travers l'Amnoukal, rejettent dans le fond et dans la forme cette proposition. Vous concluez sans doute par un appel? Je m'adresse à tous les Amazighs et les invite à s'unir pour réhabiliter cette langue et cette culture, et à tous les citoyens de prêter main forte.